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Les billets du Père Lucien Marguet
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21 mars 2020

4ème dimanche de Carême - (A)

L'aveugle né

 

Jean 9 1-41

"Ceux qui voient clair ne sont pas forcément ceux qui ont des yeux"... "Ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et n'entendent pas. Ils ont une bouche et une langue et ne parlent pas...", dit la Bible. Dans notre langue française, on entend parfois : "Mais ouvre donc grand les yeux sur la réalité..." "Tu ne vois donc pas clair..."

Le thème de Jésus lumière venue dans le monde est présent dans cette guérison de l'aveugle de naissance. "Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde". La guérison elle-même est rapide et racontée en quelques mots. Mais ce qu'elle entraîne de questions, de tracasseries, est assez long. Cet homme qui n'y voyait rien et que tout le monde avait repéré va non seulement découvrir la lumière, mais aussi la porter en lui, sans crainte, avec liberté et lucidité. Ce qui n'est pas le cas des passants qui "ne sont pas sûrs", de ses parents qui craignent de se mettre à dos les Juifs, et bien sûr des pharisiens qui nient l'évidence en avançant des arguments : "Celui-là ne vient pas de Dieu puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat".

Au fur et à mesure que le récit progresse, l'aveugle guéri devient de plus en plus clairvoyant et déterminé à ne pas fléchir. Auprès de Jésus, il n'a pas seulement trouvé la vue, mais aussi la force et les mots pour témoigner : "Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce... Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire..." Cet homme guéri fait appel à sa capacité de raisonner. Il réfléchit. Ce qui a l'art d'énerver les pharisiens qui "se sont mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie". Et comme pour se justifier, ceux-ci évoquent leurs connaissances bibliques. Il s'avère ainsi que les certitudes de ces gens provoquent en eux une cécité, et un empêchement à chercher et comprendre davantage.

Expulsé, l'homme guéri retrouve Jésus. Il n'est plus seulement voyant. Il devient croyant. Il accède à une vision intérieure de Jésus. "Crois-tu au Fils de l'homme ?" lui demande Jésus. "L'homme répond : "Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?" Jésus lui dit : "Tu le vois, et c'est lui qui te parle." Il dit : "Je crois, Seigneur". Le handicap de cet homme et sa guérison ont été son chemin de Foi. Rien de pire que ce qui nous encombre et nous fait camper sur des convictions arrêtées. Rien de plus handicapant que tous les aveuglements. Ceux qui déclarent que croire, c'est ringard, que réfléchir, s'interroger, prier, chercher, c'est du temps perdu. On peut être prisonnier d'idées verrouillées. On peut vivre en rassasiés, en blasés qui ont tout vu, tout entendu, tout expérimenté et qui n'attendent plus rien ! A l'image des parents de l'aveugle guéri, on peut se laisser gagner par la peur de révéler que l'on adhère à la Foi. Jésus nous appelle à la lucidité et à la liberté.

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