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28 novembre 2020

1er Dimanche de l'Avent (Année B)

29 novembre 2020

Isaïe 63 16b-17. 19b 64 2b-7 - 1 Co 13-9 - Marc 13 33-37

 

Avec le premier dimanche de l'Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique. Et les Evangiles seront de saint Marc. Marc est celui qui a écrit le premier. A Rome, sous l'autorité de Pierre, entre les années 64 (persécutions de Néron et mort de Pierre) et 70 (destruction de Jérusalem). Matthieu et Luc ont connu et utilisé l'évangile de Marc. Marc s'adresse (en grec) à des chrétiens venus du paganisme : il leur explique les usages juifs, il traduit certaines expressions araméennes, sa langue maternelle, comme celle de Jésus. Son récit est vivant, concret, enlevé, et son vocabulaire simple. L’année liturgique qui commence aujourd’hui nous donne ainsi de retrouver souvent saint Marc.

Pour Marc, le message de Jésus est dérangeant. Il appelle à la conversion. C'est un message d'Espérance. Marc campe un Jésus très humain : touché de pitié, d'impatience ou de tendresse, se fâchant contre ses disciples et serrant les enfants dans ses bras. Parce que cet évangile commence par la prédication de Jean-Baptiste au désert, Marc est représenté par le lion, animal de désert.

Cet évangile que nous venons d'entendre s'adressait aux chrétiens attendant le retour du Christ, et aujourd'hui il nous invite à nous préparer à la venue de Jésus en nos vies. "Veillez", l'impératif est insistant. Trois fois en quelques lignes.

Faire de ce temps une attente active. Veiller, c'est ouvrir les yeux, les oreilles, le cœur, pour ne jamais avoir à avouer : "je n'ai pas vu, ni entendu, ni su, ni compris"... Veiller, c'est une exigence de lucidité et de responsabilité. On est si enclins à se laisser endormir et conduire par les dernières vérités et facilités venues, par les produits prêts à consommer, qu'ils soient des idées ou alimentaires... Veiller, c'est se tenir debout et non à moitié endormis, somnolents ou manipulables à souhait. Veiller, c'est être en capacité de rendre compte de nos raisons de croire et de nos façons de choisir et de vivre.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : "Prenez garde, veillez..." Veillez au dialogue indispensable dans votre couple. Veillez sur l'éducation de vos enfants. Responsables politiques, économiques, éducateurs sociaux, soyez vigilants et sachez discerner les évolutions afin d'anticiper les événements avant qu'ils ne vous rattrapent et parfois ne vous débordent... Citoyens de tout âge, ne vous comportez pas dans la vie en consommateurs crédules. Réveillez-vous si vous êtes somnambules.

Déjà, dans la 1ère lecture, un disciple de l'école d'Isaïe (fin de l'exil, première moitié du Vème siècle avant Jésus) nous confie sa prière de louange et d'espérance en la capacité de Dieu de descendre habiter au milieu de son Peuple. Le Ciel, dans l'Ancien Testament, est parfois décrit comme une étoffe tendue par Dieu : "Tu déploies les cieux comme une tente", chante le psalmiste (Ps 10 32). Mais l'étoffe cache le Seigneur. D'où l'appel du prophète : "Ah ! Si tu déchirais les cieux !" C'est-à-dire : si tu pouvais te montrer, si nous pouvions voir descendre la bénédiction, le salut de Dieu ! L'Avent nous fait entrevoir ce moment où Dieu va descendre du ciel et venir habiter sur terre. Marc soulignera qu'au moment du baptême de Jésus, les cieux se déchirent et l'Esprit descend sur lui. Jésus est attendu sur terre. Il descend du Ciel en le déchirant. Il établit ainsi une route directe entre Dieu et l'homme, la terre et le Ciel.

Quant à la seconde lecture, elle est extraite de la lettre que Paul, depuis Ephèse, envoie à la communauté chrétienne de Corinthe (vers Pâques 57), immergée dans une ville de plaisir et de corruption. Après le départ de l'apôtre, cette communauté, remuante, fut animée par Apollos. Paul lui écrit : "Je ne cesse de rendre grâce à votre sujet pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus". Ces chrétiens étaient loin d'être parfaits, pourtant "Paul ne regarda pas leurs péchés, mais leur foi"...

Car entre la confiance sincère en Dieu et les retombées dans la vie de chaque jour, il y a parfois une grande distance. Or Dieu ne nous reprochera jamais de n'être pas arrivé à vivre l'Evangile correctement, mais il nous appellera sans cesse à essayer de le faire, sans renoncer. C'est à la conversion que le temps de l'Avent nous mobilise. Se réveiller, s'éveiller, veiller, chercher à connaître et comprendre, ce temps de l'Avent que nous inaugurons est un chemin de progression.Oui ! Restez éveillés et cherchez le vrai. Soyez des vigiles vigilants sachant veiller. Faites travailler votre raison pour analyser. Soyez raisonnables et sages. Réfléchissez. Laissez travailler votre conscience pour discerner le Bien et le mal. Exercez votre liberté. Montrez-vous responsable. Imprégnez votre vie de cœur et d'enthousiasme. Chrétiens, soyez dans la vie des veilleurs qui entretiennent coûte que coûte le feu de "l'Espérance". Et laissez approcher ceux qui, grelottant, veulent s'y réchauffer.

Par sa Parole et son Pain eucharistique, Jésus nous ravitaille de sa Présence réelle. Rendons grâce à Dieu pour ce don qu'Il nous fait.

Amen.

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