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16 janvier 2021

2ème dimanche du temps ordinaire (Année B)

17 janvier 2021

1ère de Samuel 3 3b-10-19 - 1ère Corinthiens 6 13b-15a 17-20 - Jean 1 35-42

 

Quand on veut décrire ce qu'est une vocation, on se réfère volontiers à l'appel personnel que Dieu a adressé à plusieurs reprises à Samuel, dont la réponse était invariablement "Me voici".

Mais qui est donc Samuel ? Samuel, qui peut avoir 9/10 ans, est au service du vieux prêtre Eli. A ne pas confondre avec le prophète Elie qui vivra deux siècles plus tard. Samuel se trouve dans le petit temple de campagne à Silo, à 30 km au nord de Jérusalem. Dans ce lieu, une lampe brûlait la nuit près de l'Arche de Dieu, ce coffre en bois qui contenait les tables de la Loi, symbolisant la présence de Dieu dans le sanctuaire. Aujourd'hui devenu le tabernacle, présence du Christ dans les hosties consacrées. Il est étonnant que Dieu ne parle pas au prêtre Eli, mais à Samuel, un enfant qui n'est qu'un petit serviteur, un peu comme un servant d'autel dans nos églises.

Pourquoi Dieu fait-il cela ? Parce que Dieu est libre : il appelle qui il veut, quand il veut, et au travers toutes sortes de façons et évènements. Il y a souvent des signes et des messages à découvrir dans les rencontres, les paroles, les attitudes et les actions. Encore faut-il être attentif et réceptif, simple et humble, avoir un cœur d'enfant. Samuel jouera un grand rôle dans l'histoire d'Israël : c'est lui qui établira les deux premiers rois, Saül (vers 1050 avant J.C.) et David (vers 1010 avant J.C.).

Dans la deuxième lecture, saint Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe qui vivaient dans une ville assez débauchée et matérialiste : "Fuyez l'impureté. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Votre corps est le temple de l'Esprit Saint qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu"...La pureté que saint Paul recommande, c'est la maîtrise de soi, c'est la capacité de n'être pas dépendant des sens, d'addictions de toute sorte, pour demeurer libre et responsable, lucide et conscient de notre vie, capables de transcender nos réflexes et nos instincts les plus archaïques. Or Dieu n'habite pas seulement dans l'Arche, le temple, une synagogue ou une église, mais dans le cœur de tout homme qui l'accueille. Et se laisser aller à la corruption, c'est blesser le Christ présent en nous.

Enfin, il faut peut-être prendre la séquence d'Evangile que nous venons d'entendre comme un récit biographique de la part de Jean. Il raconte sa rencontre avec Jésus avec une précision de témoin oculaire : "c'était vers 4 h du soir" !. Tout d'abord disciple de Jean-Baptiste, il va être mis en présence de Jésus. Il est conquis et le sert : "Voici l'Agneau de Dieu". Alors, accompagné d'un ami, Jean emboîte le pas à Jésus. "Jésus se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit : "Que cherchez-vous ?" Jésus veut les entendre exprimer eux-mêmes leur recherche. "Où demeures-tu ?" Comme si, découvrant où il habite, ils comprendraient qui il est. Après avoir suivi Jésus... Sur son invitation, ils l'accompagnent. Ce verbe suppose déjà un lien fondé par un choix mutuel. Parfois, devant l'incroyance ou l'indifférence certains se demandent pourquoi tant de gens n'ont pas la foi. Comme si c'était le fait d'une loterie et du hasard. Dieu n'appelle-t-il à croire qu'un petit nombre ? Il est vrai que la foi, c'est comme la graine que répand le semeur. Cela dépend de l'endroit où elle est semée. Dans les ronces. Sur le chemin damé. Dans les rocailles. La bonne Terre est généreuse, elle n'attend que ce moment des semailles pour offrir ses qualités et ses capacités de terre fertile. Si quelqu'un est en quête sincère de vérité, si quelqu'un cultive des qualités de générosité, de sincérité, de liberté, il a plus de chances de pouvoir répondre, comme Samuel, "me voici", ou, comme Jean, de suivre Jésus, et même jusqu'au pied de la croix avec Marie.

Enfin, notons cette phrase qui en dit long sur le rôle actif que peuvent jouer les croyants dans la découverte du Christ : "André, le frère de Simon, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean-Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouva d'abord son frère Simon et lui dit : "Nous avons trouvé le Messie" (autrement dit, le Christ). André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit "Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Kepha (ce qui veut dire Pierre)". La foi donne vocation et mission aux croyants d'en témoigner et de les "amener à Jésus" comme le fit André pour son frère.

Heureux les chercheurs de vérité, les affamés et les assoiffés de sens, ceux qui lèvent les yeux vers l'horizon, ceux qui demeurent éveillés, de cœur et d'esprit... Car ceux-là verront et entendront Dieu leur faire signe... Heureux les chrétiens qui osent témoigner de leur foi en paroles et en actes avec humilité et en vérité...

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