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Les billets du Père Lucien Marguet
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25 février 2021

2ème Dimanche de Carême (Année B)

 

Le sacrifice d'Isaac et la Transfiguration

28 février 2021

Genèse 22 1-18 - Romains 8 31b-34 - Marc 9 2-10

 

Pour la première fois, Jésus vient d'expliquer à ceux qui le suivent qu'il devra être rejeté, tué, puis ressusciter trois jours après. Pierre s'est indigné et Jésus l'a vigoureusement rabroué. Remarquons que Pierre n'a fait qu'exprimer la réaction secrète inavouée de bien des chrétiens quand ils prennent conscience de la réalité de la Passion du Christ. Sans compter que Jésus ajoute que nous devons tous en passer par là.

C'est alors qu'il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et qu'il les conduit sur une "haute montagne". Ces trois disciples devront aussi l'accompagner à Gethsémani et deviendront plus tard les piliers de l'Eglise. Les voici sur la haute montagne, et Jésus devient devant eux resplendissant d'une lumière étincelante qui préfigure sa résurrection. Résurrection qui sera l'aboutissement de tout le récit biblique. Moïse et Elie, "la loi et les prophètes", reçoivent ici la révélation de ce qu'ils ont annoncé et préfiguré obscurément. Ils représentent le cheminement passé vers l'irruption de la lumière, les trois disciples en sont l'avenir. Cet Avenir qui recopiera en eux l'itinéraire pascal de Jésus, ils ne le soupçonnent pas encore et ils voudraient bien arrêter le temps et s'installer dans la figure d'une gloire qui ne viendra que plus tard : "Il est heureux que nous soyons ici, dressons trois tentes"…

Le texte dit qu'ils sont épouvantés, et c'est cette peur qui devra plus tard disparaître pour laisser place à la foi, qui pour le moment les immobilise. C'est alors qu'un sombre nuage les enveloppe. A la place de la lumière étincelante se fait entendre une voix qui déclare Jésus "Fils bien-aimé", avec les mêmes mots qu'au baptême, lui aussi préfiguration de la Pâque. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, quel que soit le chemin qu'il va parcourir, Jésus reste et restera le Fils bien-aimé. Et voici que soudain, dit le texte, le Jésus resplendissant redevient le Jésus de tous les jours. Moïse et Elie ont disparu. Il n'est plus question de nuée ni de voix céleste. Comme si rien ne s'était passé. Maintenant il va falloir redescendre de la montagne, le haut lieu des révélations divines (le Sinaï, l'Horeb) et retourner à la vie ordinaire.

Toutes proportions gardées, nous faisons tous des expériences analogues. Il nous arrive sans doute de connaître des jours plus lumineux et rassurants que d'autres. Ils nous sont d'un grand réconfort pour traverser les jours sombres et pesants. Nous faisons comme Pierre, puisque dans sa deuxième lettre, en 116 nous l'entendons dire : "Ce n'est pas en suivant les fables habilement inventées que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur, c'est pour avoir contemplé sa majesté ; il reçut en effet honneur et gloire de Dieu le Père quand de la gloire cette voix lui parvint : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, il a tout, il a tout mon amour. Cette voix, nous l'avons nous-mêmes entendue venir du ciel quand nous étions avec lui sur la sainte Montagne"… On peut rester surpris d'entendre Pierre fonder la vérité de son message non sur la Résurrection, mais sur la Transfiguration. Il s'en tient à l'événement pascal : la Transfiguration ne trouve sa pleine valeur que dans l'événement pascal qui lui donne accomplissement. La résurrection du Christ est elle-même anticipation : elle ouvre une histoire nouvelle, celle de l'entrée de l'humanité dans la vie indestructible. C'est pourquoi nous attendons le retour du Christ.

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