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Les billets du Père Lucien Marguet
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29 décembre 2022

La « vie humaine » ?

 

Aucune « vie humaine » n’est le résultat du recyclage d’une vie « précédente ». Un bébé est conçu dans la nouveauté, page blanche à rédiger, itinéraire à inventer. Les parents qui l’ont conçu ont « formé » le corps avec toutes ses potentielles capacités et qualités. Dieu a attribué une âme qui donne au nouveau-né une trajectoire qui le conduira dans une vie éternelle. Autrement dit, chaque être humain est créé à l’image de Dieu, mais il a vocation à lui ressembler par les pensées, les actes de sa vie, et à le rejoindre à jamais au terme de son parcours terrestre. La venue d’un être humain supplémentaire est donc le résultat d’une « co-production » humano-divine dont l’initiative prend sa source dans l’amour et la volonté d’un homme et d’une femme. A chaque co-créateur revient d’assumer les responsabilités qui incombent à son rôle respectif ! 

Cette confiance de Dieu en l’humanité confère à tout être humain sur terre et de tout temps une dignité intrinsèque que rien, aucune faute ni faiblesse, ne peut enlever. Dieu lui-même partage avec tout être humain son caractère sacré, de sorte qu’attenter à l’humain, c’est d’une certaine façon profaner Dieu. Or dire cela, c’est constater que notre vie est reliée à Dieu. Par ce canal de l’existence, nous héritons à la fois notre identité profonde et notre singulière particularité, qui à la fois nous distinguent et nous relient les uns aux autres. 

Les mouvements écologiques actuels, et aussi la lumineuse encyclique du pape François Laudato Si’ nous font prendre conscience que l’univers et la terre existent et fonctionnent « en relations ». La nature n’est pas tant un décor qu’un lieu de vie où la pluralité des vivants s’appuie et s’enrichit mutuellement. Nous habitons une « maison commune », et la menacer de détérioration serait agresser l’environnement que l’on qualifie de biodiversité et donc, par voie de conséquence, compromettre l’avenir de l’Humain lui-même. Notre vision du monde doit donc être globale et non parcellaire, comme trop souvent nous avons pris l’habitude de le voir, en isolant chaque élément qui le compose pour l’observer en lui-même. 

En scrutant les relations entre les vivants, nous pourrons découvrir non pas tant ce qui les sépare et les distingue, leurs caractéristiques identitaires, que leurs interactions, leurs influences mutuelles, leur opposition ou leur association, leurs interconnexions. En fixant notre attention sur les relations qui tiennent ensemble un groupe, un milieu, une société, nous percevrons ce qui les fragilise, ce qui les met en opposition, les divise et les amène à tenir leur position… La « relation », ce qui tient le « tout » ensemble et « l’entre-tient », voilà le grand angle qui nous permet d’appréhender la réalité, plus en vérité ! 

Après une longue période durant laquelle les médecins étaient consultés pour leur spécialisation, ne voit-on pas des soignants préconiser d’aborder les malades dans leur globalité ? On en dit autant des rapports de l’homme avec la nature, avec laquelle il est souhaité d’avoir des rapports de maîtrise, mais aussi de complicité, d’échange respectueux et mesuré. Il me semble d’ailleurs retrouver dans les évangiles et les séquences de vie de Jésus de Nazareth que la relation est au cœur de la révélation et du salut de l’Humanité. Aussi peut-on dire qu’indépendamment de la conscience que chacun(e) a ou pas de ses liens aux autres et à l’Autre qu’est Dieu, ceux-ci, objectivement, existent. Ils sont même soumis aux intempéries et aux risques des chemins terrestres, et mieux vaut donc avoir identifié les dangers susceptibles de les menacer et surtout la manière de guérir les blessures qu’ils peuvent générer.

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