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Les billets du Père Lucien Marguet
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21 janvier 2023

3ème Dimanche du temps ordinaire (Année A)

22 janvier 2023

 

Isaïe 8 23b-9 3 - 1ère Corinthiens 1 10-13-17 - Matthieu 4 12-23

 

Après une enfance et une jeunesse passées à Nazareth, Jésus va habiter Capharnaüm. Une petite ville de Galilée sur la rive Nord du lac de Tibériade. Jésus en fait sa patrie d'adoption et le centre de son action au début de sa vie publique. Ce Jésus de Nazareth vient décidément briser les images que chacun a pu se forger de Dieu. On croyait Dieu lointain, le voilà proche. On le pensait sans parole, il parle et appelle. On l'imaginait exigeant l'obéissance sans discussion, Jésus invite à la liberté de choisir. 

Capharnaüm se trouve au cœur de la Galilée des Nations. Jésus aimait cette petite ville cosmopolite où se côtoient races, cultures, croyances diverses. Jésus, le rural d'origine, observateur de la Nature, des oiseaux, des grains de blé, des levers et des couchers de soleil, des semeurs et des moissonneurs, des bergers et de leurs troupeaux, lui, Jésus sera immergé dans ce monde de pêcheurs du lac et de commerçants venus du Nord de la Palestine. C'est dans cette petite ville qu'il prêche dans la synagogue, guérit le paralytique que l'on descend par le toit devant lui. C'est à Capharnaüm qu'il guérit la belle-mère de Pierre. Aujourd'hui encore, les pèlerins peuvent découvrir les vestiges de cette ville. 

Ainsi donc Jésus, le Juif pratiquant, de la descendance de David, accepte de s'immerger dans cette Galilée, "carrefour des païens" comme le dit l'Evangile. C'est là aussi, près du lac, qu'il va appeler les pêcheurs de poissons à le suivre pour en faire, à leur tour, des Apôtres. "Venez derrière moi, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes". 

Dans nos régions, l'Evangélisation a commencé dans le rural. Un village, une mairie, une école, une église. Le christianisme s'est peu à peu urbanisé. Jésus montre le chemin de la mission par le contact, l'entrée en relation. En abordant les gens. Jésus poursuit la logique de son Incarnation. Il ne va pas fuir les bruits de la ville. Il prend les risques de se mêler, de côtoyer, de se confronter aux différences, à la pluralité. Il est dans la pâte. Il est sur le seuil des maisons. Au bord du lac au milieu des gens qui travaillent dur. Au début, Jésus est seul. 

Chers amis, les situations de minoritaires, nous connaissons. Un ou deux chrétiens dans une classe. Trois ou quatre enfants inscrits au catéchisme dans telle école. Peut-être pas si nombreux, les chrétiens déclarés dans nos familles, dans nos réseaux d'amis. Peu d'équipes dans nos mouvements d'Eglise, dans le scoutisme,  dans le CMR, dans le mouvement des Jeunes Professionnels… Plus assez de candidats à servir les autres, dans le bénévolat… 

Or Jésus était seul quand il a commencé... Et comment s'y prenait-il ? Il s'est rendu proche, il a côtoyé les gens. Il s'est intéressé. Il a pris contact. Il a écouté. Accueilli. Avec beaucoup d'humanité. Et il a appelé. "Il marchait au bord du lac de Galilée. Il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André..."Venez derrière moi", leur dit-il". Sommes-nous assez attentifs aux gens que nous côtoyons ? Savons-nous appeler ? Avons-nous assez foi ? Osons-nous ? Avons-nous assez d'enthousiasme pour entraîner les hésitants ? Pour aider les observateurs à passer à la position d'acteurs ? 

Tous les jours, nous côtoyons la diversité d'opinions. A commencer dans nos familles. La pluralité des convictions de gens différents nous interpelle. Nous devons tenir. Parfois résister et témoigner. Avec l'ouverture d'esprit et la confiance du cœur, la fermeté dans l'Esprit. 

Chacun de nous, n'avons-nous pas été un jour appelés ? Nous nous sommes mis en route. Quelqu'un nous a fait signe. Un événement s'est produit dans notre vie. Un éveil nous a ouvert les yeux, les oreilles, sur le Monde. Notre conscience a été éclairée. L'appel à marcher, à croire, arrive souvent par les autres. A la suite de Jésus fils de Dieu, incarné dans les réalités humaines de son temps, nous aussi nous devons accepter l'immersion dans le temps actuel. Aimer et servir notre époque. 

"Jésus parcourant toute la Galilée enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple". La trace de son passage, c'était toujours plus de vie et le recul d'un monde abîmé... Sommes-nous du côté de la vie ? A la façon dont Jésus s'est situé pour l'améliorer ? Du côté de la Paix, de la justice, de la dignité humaine à laquelle tout être a droit du commencement à la fin de sa vie, quel que soit l'endroit du monde où il habite… C'est cette mission commune que tous les chrétiens ont à accomplir : protestants, orthodoxes, catholiques, évangélistes… 

Et si le programme de l'Eglise et des chrétiens, c'était cela : faire un monde nouveau, un monde plus beau ?... Un monde creuset de la vie éternelle que la mort ne détruit pas.

Et si pour nous, membres de l'Eglise, c'était, chacun (e) pour sa part, là où il est, de contribuer à cette Mission, commencée par le Christ ?... Qui fait part de la vie de Dieu, de cette vie en Dieu.

 

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