Quelques idées pour le Carême...

Le Carême chrétien qui revient chaque année avant Pâques est fondé sur la mémoire des 40 ans d’errance et de manque durant lesquels, à leur sortie d’Egypte où 400 ans d’exil les avaient dépossédés et désarticulés, les Hébreux se sont reconstitués en Peuple debout et en marche. Le Carême chez les chrétiens n’a-t-il pas déjà à leur permettre de se « compter » comme membres constituant le Corps de Jésus ? Ainsi, comme Jésus a passé 40 jours au désert à jeûner, réfléchir et prier, ses disciples sont conviés à vivre le temps du Carême, 40 jours, comme une période pour s’entraîner à renforcer leur relation à Dieu et aux autres… Comme les Hébreux dans le désert du Sinaï et Jésus avant ses trois ans de vie publique et évangélisatrice, les chrétiens pratiquent le jeûne. Il s’agit de se débarrasser du « trop » et du superflu par le choix d’une alimentation frugale et maîtrisée, par un habillement modeste, une modération de ses propos, une bienveillance dans l’accueil et l’écoute des différences perçues chez les autres.

En choisissant de faire carême, les chrétiens veulent développer en eux une forme de liberté qui les détache des conditionnements de toute nature, des addictions de toute sorte, des déterminismes qui dans leur vie ont tendance à décider de la conduite de leur vie et à les influencer à leur insu ! On peut donc souhaiter que le Carême soit l’occasion d’une énergique et salutaire reprise en main du pilotage de leur existence. Il faut l’avouer, tant d’existences humaines naviguent à vue ou ont carrément calé leur itinéraire sur le « pilotage automatique ». Il revient donc à chacun, sur son chemin vers Pâques et la vie de vivant avec le Christ sorti vainqueur de la mort, de se décontaminer de tous les objets et artifices qui encombrent son quotidien et le maintiennent dans une illusoire liberté, le privent d’une pensée personnelle et d’une vie de l’Esprit trop encombrée de « futilités » ! Chacune et chacun doit donc se tracer un « agenda de Carême » selon ses priorités qu’il ressent en sa propre personnalité.

 A chacun de se définir une conduite...

 Pour les enfants :

1. Jeûner de télévision dont je suis trop accro...
2. Aller moins sur l'ordinateur où je passe trop de temps...
3. Me restreindre sur les friandises et les boissons sucrées...
4. Ne pas réclamer à mes parents des achats superflus...
5. Me montrer plus "ponctuel" en famille et en classe, et ne pas faire perdre leur temps aux autres...
6. Prendre davantage d'initiatives pour faire mes devoirs à la maison, rendre des services, sans qu'on ait besoin de me le rappeler sans cesse...
7. Etre plus aimable, joyeux, attentif, gentil, poli, avec tous, même avec ceux que j'aime moins spontanément...
8. Prier plus souvent, le soir, le matin, par moi-même...
9. Me confier plus à mes parents, parler davantage avec mes frères et sœurs...
10. Pourquoi pas une tirelire dans laquelle je mets l'argent de mes privations ?

 Pour les adultes :

• Je suis attentif aux enfants, je leur consacre plus de temps pour écouter les récits de leur vie, les consoler, les aider, les encourager, leur transmettre des connaissances, leur prodiguer des conseils…
• Je me restreins sur le plan consommation : cigarettes, alcool, alimentation...
• Je prends moins la voiture, si je peux marcher... Moins de télé, d'ordinateur... Je me "détache"…
• Je pratique plus de dialogue dans le couple, en famille, j'effectue plus de visites aux membres de la famille, à des amis qui en ont besoin... Si je suis bavard, j’écoute davantage…
• Si je suis accro à l'argent et aux biens matériels, je m'exerce à valoriser les valeurs humaines, le bénévolat, la générosité, le partage, le don de soi…
• Je prends du temps pour méditer les textes bibliques, seul ou en couple, pour prier…
• Je ne me contente pas d'adopter des idées superficielles et de juger trop rapidement, mais je m'efforce d'accéder à la vérité…
• Je m'efforce d'accorder ma conduite morale à ma foi en Jésus-Christ…
• Je développe dans ma vie les vertus de joie, paix, courage, justice honnêteté, persévérance, générosité…
• Avec qui vais-je essayer de me réconcilier en lui demandant de m’accorder son pardon et en lui offrant le mien ?
• De qui dois-je me rapprocher pour renforcer nos liens distendus par des paroles et des actes ayant généré des « malentendus » ?