Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
26 août 2020

Je crois en la résurrection de la chair

 

Dès lors que l’on sait et que l’on croit que Dieu existe par l’Amour qui le constitue, sa relation de Père avec tout être humain ne peut être que celle de l’Amour. Or ce lien ne peut être que donné et scellé à jamais, y compris au-delà de la mort. Il serait difficile d’imaginer que Dieu renonce à nous aimer, à nous transmettre sa vie divine.

Ainsi ce don vital venu de Dieu traverse la frontière de la mort et se poursuit après elle. On peut dire que Dieu, qui nous crée pour une vie définitive, ne peut se raviser. Au contraire, notre port de départ et d’arrivée se trouve en lui : Dieu de Vie et d’Amour est garant de notre résurrection.

Saint Jean nous dit même que celui qui aime ne meurt pas. En effet toutes les relations humaines développées en une existence humaine « forment » ce que l’on peut appeler la « chair » d’une vie humaine. Ce que chacun(e) reçoit de ce qui lui est transmis,  auquel il ajoute par ses choix, ses décisions, ses propres implications, tout cela constitue un patrimoine moral et spirituel, humain, certes limité et localisé par l’espace et le temps, que le passage de la mort ouvre aux dimensions d’éternité et d’immortalité, puisque celle-ci est un accostage à la rive céleste.

Or ce pont suspendu qui nous permet de « traverser » la vie, ce franchissement du « col » vers lequel s’élève notre existence et qui nous permet de passer d’un versant à un autre, de découvrir et contempler un horizon caché jusque là, sont des images de l’Amour dont nous parle saint Jean : « L’amour fait passer de la mort à la vie ». Aussi, qui a choisi d’aimer comme le suggère l’épitaphe inscrite sur la tombe de l’abbé Pierre « Il a essayé d’aimer » est dans la certitude de traverser la mort pour entrer dans la vie. L’avenir de celles et ceux qui se sont efforcés d’aimer vient à leur mort se jeter dans l’amour divin après ce détour plus ou moins long sur terre qu’a duré leur existence humaine. Aussi la résurrection de la chair n’est pas une récompense obtenue par des mérites acquis et additionnés, ni un dû que Dieu doit s’obliger à offrir, mais un don, gratuit, de Dieu, dont la nature même est l’Amour.

Bien sûr, au contact de Dieu et des sacrements célébrés en Eglise, les chrétiens ont l’opportunité de s’améliorer, de se convertir et de suivre le Christ, en se laissant inspirer par lui, en pensées, en paroles et en actes. « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », s’est défini Jésus. Entendre cet appel et le faire sien, pour l’adopter et l’adapter, le mettre en œuvre dans notre vie, nous prédispose à entrer pleinement dans la vie éternelle et se voir accueilli dans les bras ouverts du Père.

Peint par Rembrandt, le retour de l’enfant prodigue dont le Père devance la rencontre avec une joie débordante révèle un Amour inimaginable selon les normes humaines. Cette parabole racontée par Jésus nous dit toutefois qu’à l’image de l’Eternité, l’Amour de Dieu n’est contenu ou conditionné par aucune limite !

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité