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Les billets du Père Lucien Marguet
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23 avril 2021

« Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin »…

 

Comme en beaucoup d’autres missions et professions, il est dans l’Eglise des gens qui choisissent de mener « seuls » et jusqu’au bout ce qu’ils entreprennent. Certains prêtres pensent même que plus ils assument individuellement, plus ils se donnent la chance d’être reconnus comme généreux, intelligents, en assumant par eux-mêmes les tâches pastorales d’une paroisse, d’un service ecclésial. Ils se dépassent à fond jusqu’à l’épuisement en pensant que leur façon d’être et de faire se calque sur celle de Jésus qui n’avait « pas même une pierre où reposer sa tête ».

Ils oublient de souligner que durant ses trois années de vie publique et de diffusion, en paroles et en actes, de l’Evangile, Jésus avait le souci d’expliquer à ses proches disciples ce qu’il fallait retenir de ses discours et de ses actes, et qu’il ne manquait jamais une occasion de les mettre dans les confidences contenues dans son cœur. Sans aucun doute on peut dire que le Messie avait un grand souci que ces « disciples » deviennent progressivement des « apôtres », prêts à poursuivre le chemin de vie qu’il avait inauguré et que l’Eglise a aujourd’hui en charge.

Or si l’Eglise a besoin de bergers pour la guider en fonction du référentiel évangélique contenu dans la Bible et la tradition chrétienne, il y a une urgente et importante nécessité pour elle qu’elle ne repose pas sur une minorité qui la pilote et une majorité de gens qui n’auraient qu’à obéir et suivre ses instructions les yeux fermés !

Saint Paul déjà attire notre attention sur le rôle actif et différent de chaque membre d’un corps humain pour le bien de l’ensemble. Le Concile Vatican II écrit, au chapitre 4 du document sur l’Eglise : « Les pasteurs sacrés savent bien l’importance de la contribution des laïcs au bien de l’Eglise entière. Ils savent qu’ils n’ont pas été eux-mêmes institués pour être à eux seuls tout l’ensemble de la mission salutaire de l’Eglise à l’égard du monde, leur tâche magnifique consistant à comprendre leur mission à l’égard des fidèles et à reconnaître les ministères et les grâces propres à ceux-ci, de telle sorte que tout le monde à sa façon et dans l’unité apporte son concours à l’œuvre commune. »(Lumen Gentium n° 30)

Par leur travail, leur famille, leurs engagements séculiers, les laïcs chrétiens immergent les messages évangéliques dans les divers lieux de vie du monde. Et la foi, l’espérance et la charité qui les habitent et qu’ils transportent avec eux, qui les relient et les unissent aux autres chrétiens, ont besoin d’être ressourcées et soutenues par l’Eglise au moyen des sacrements et des enseignements. Or il me semble que cette tâche revient en premier aux pasteurs puisqu’ils ont à faire vivre le corps tout entier, en la diversité et l’unité de ses membres. Ainsi donc il me semble que plus les chrétiens sont éclairés dans leur vie de foi, plus ils se sentent reliés aux autres en communauté et impliqués par les responsabilités qu’ils assument, et plus l’Eglise sera en bonne santé, vivante de l’Esprit Saint qui agit dans le cœur des prêtres et dans celui des fidèles laïcs.

Pour qualifier l’investissement des prêtres, il ne faut donc pas s’en tenir aux heures passées, au nombre de kilomètres effectués sur les routes, au nombre de sacrements célébrés…, mais surtout, d’après moi, à l’énergie spirituelle dans laquelle chaque fidèle laïc pourra puiser pour « suivre Jésus et témoigner avec force de son Amour, en communion avec les autres croyants ».

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