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Les billets du Père Lucien Marguet
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25 octobre 2021

Les fraternités de proximité

 

 

Le redéploiement pastoral en cours de réalisation dans notre diocèse (Reims- Ardennes) prévoit la création de petites « fraternités de proximité » Outre de permettre à des chrétiens de privilégier et d’approfondir par une fréquentation volontaire et régulière des relations choisies, les communautés de base ont vocation à exister comme autant de cellules vivantes de l’Eglise paroissiale et diocésaine. En effet, comme en Dieu Trinité, ce sont aussi les relations entre disciples de Jésus qui donnent le tonus spirituel  évangélique à la communauté des croyants.

Toutefois le mot fraternité doit être explicité lorsqu’on l’utilise en Pastorale. Car il est continuellement chargé de son emploi dans l’histoire. Lorsque la démocratie républicaine incite ses citoyens à la liberté, l’égalité, la fraternité, devons-nous calquer dessus l’appel de l’Eglise à fonder des fraternités ? Ces fraternités de proximité que souhaite l’Eglise ne sont pas fondées sur la base de relations naturelles à cause du même milieu d’origine sociale, ni sur l’âge ni sur les idées communes ou l’adhésion à un courant politique ou philosophique ou encore des goûts similaires en sport ou en arts… En réalité, c’est la foi convergente en Jésus qui nous fait reconnaître frères et sœurs en Lui quel que soit l’endroit, les conditions et les circonstances de notre vie, notre âge, qui nous distinguent et même nous séparent. Nous sommes invités par le Christ le premier à nous reconnaître de la fratrie de Jésus. « Qui sont mon frère et ma sœur, ma mère et mon père ? » demande un jour Jésus qui déclare alors «  ce sont tous ceux et celles qui font la volonté de mon Père qui est aux Cieux ».

Aussi, il me semble que ces fraternités souhaitables ne visent pas « d’abord » la convivialité, l’amabilité ni même la bienveillance ou la bienfaisance, mais toujours plus de profondeur dans le lien au Christ que nous font connaître les Evangiles et l’Eglise qui en vit depuis vingt siècles. Il me semble donc que ces lieux fraternels doivent partager en toute humilité et confiance la vie et la foi de ses membres. La Bible doit être pour chacune et chacun la fontaine du village où l’on vient puiser l’eau vive destinée à tous. Jésus n’avait rien pour puiser, et c’est d’une femme samaritaine qu’il a reçu de l’eau pour étancher sa soif ! Ces lieux de fraternité ont vocation à être des lieux de « partage » et de sollicitation des talents selon le charisme de chacun(e). Ces fraternités éviteront de se contenter de leurs richesses partagées, de risquer de devenir des clubs fermés. Elles seront ouvertes sur le monde et l’Eglise diocésaine et universelle qu’elles contribueront à faire vivre et élargir par un esprit missionnaire à l’écoute des paroles d’envoi de Jésus : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples. Moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Les fraternités peuvent prendre des initiatives locales en lien avec le Conseil Local d’Animation (CLA) pour proposer dans leur entourage des temps de prière ou de rencontre, des invitations plus conviviales ou répondre à une situation locale, qu’elle soit culturelle, sociale ou autre. Reconnus comme membres de la communauté chrétienne locale, les membres des fraternités sont ainsi les relais entre les personnes vivant dans un quartier ou village et l’Eglise. Placées ainsi au cœur de la vie des hommes, dans les cités ou dans la ruralité, les fraternités seront amenées à entendre les appels des « périphéries », qu’elles soient géographiques ou sociales, et à les faire résonner dans l’Eglise. Elles seront comme autant de cellules vivantes du Corps tout entier qu’est l’Eglise.

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