La Semaine Sainte

On appelle "sainte" la semaine qui s'ouvre par le "Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur" et qui se conclue par la veillée pascale, la nuit du samedi, veille de Pâques. On dit d'une personne ou d'un lieu qu'ils sont saints lorsqu'on sent qu'à leur contact Dieu est proche, parce qu'ils sont eux-mêmes en relation plus étroite avec lui. De la même manière, on parle de Semaine Sainte parce qu'elle est un temps spécialement proche du plus profond du mystère chrétien : la condamnation et la mort de Jésus en croix, puis sa Résurrection. La liturgie de ces jours saints présente comme deux circuits, celui des dimanches et celui de la semaine.

 DES RAMEAUX A PAQUES 

Le dimanche qui ouvre la Semaine Sainte s'appelle "des Rameaux" en souvenir des rameaux de feuillage que la foule agitait sur le passage de Jésus, quand celui-ci entra triomphalement dans Jérusalem, acclamé comme roi et sauveur. Les quatre évangélistes rapportent cet épisode qui a dû les marquer : Mt 21, 1-9 ; Mc 11, 1-10 ; Lc 19, 28-38 ; Jn 12, 12-19. L'ouverture de la liturgie de ce dimanche propose une entrée solennelle des chrétiens dans l'église, en procession depuis l'extérieur et portant des rameaux verts (souvent du buis). Puis on lit - à plusieurs voix - le récit de la Passion, selon l'évangéliste de l'année : année A Matthieu, B Marc, C Luc. Et la messe se poursuit comme d'habitude. Selon les régions, les chrétiens rapportent le rameaux béni pour le fixer à un crucifix dans leur maison, ou vont le déposer sur les tombes des défunts de la famille en signe de résurrection : le buis toujours vert. Ces rameaux bénis sont très populaires et distribués aux portes des églises à beaucoup de personnes ne participant pas à la célébration.

Le Dimanche de Pâques, jour du Seigneur, la Semaine Sainte se termine par la célébration de la Résurrection de Jésus.

TROIS JOURS SAINTS 

Les trois premiers jours de la semaine n'ont pas de liturgie particulière, ils sont comme une préparation aux trois jours qui suivent, appelés parfois "triduum pascal". Dans l'Eglise ancienne, et encore dans certains monastères aujourd'hui, le jeûne est de rigueur tous les jours de cette semaine.

Jeudi Saint 

Au matin du Jeudi Saint, ou anticipée au mardi ou mercredi, est célébrée dans la cathédrale de chaque diocèse la messe chrismale*. Ce nom fait allusion au saint chrême (en grec chrisma = huile), principale huile sainte consacrée au cours de cette messe.

Présidée par l'évêque entouré de tous les prêtres du diocèse, cette messe comporte la consécration des huiles saintes pour toutes les paroisses du diocèse durant une année. Saint chrême pour le baptême, la confirmation et l'ordination, huile des malades pour le sacrement des malades, huile des catéchumènes pour la préparation au baptême. C'est parce que tous les sacrements ont leur source dans le mystère pascal que la messe chrismale est célébrée le premier jour du triduum pascal.

Au soir du Jeudi Saint est célébrée la messe en mémoire du dernier repas du Seigneur, au cours duquel Jésus a donné à ses amis, dans le pain et le vin, son corps et son sang livrés par amour. Là où c'est possible, la célébration s'ouvre par le lavement des pieds (le prêtre lave les pieds de plusieurs chrétiens de la paroisse) en mémoire du geste de Jésus rapporté par l'évangile de St Jean au chapitre 13. A la fin de la célébration, le pain-corps du Christ est porté en procession dans une chapelle ou oratoire ("reposoir"), où la prière d'adoration se poursuit une partie de la nuit.

Vendredi Saint 

Le jour où les chrétiens font mémoire de la mort du Christ, il n'y a pas de célébration de l'eucharistie ni du mariage. L'Eglise demande de marquer ce jour par le jeûne et l'abstinence de viande.

Dans beaucoup de paroisses, vers 15 h est célébré le "Chemin de Croix". Au long de 14 "stations", les fidèles suivent dans la prière et la supplication le parcours de Jésus condamné, portant sa croix jusqu'au lieu de sa mort.

Le soir, célébration de la Passion qui comprend trois parties : lecture de la Passion selon St Jean (chaque année) et Prière universelle, vénération de la Croix, communion au Pain eucharistique consacré à la messe du Jeudi Saint. Cette célébration est forte et parfois impressionnante pour des plus jeunes.

Samedi Saint 

Jour "a-liturgique" : il n'y a plus de pain eucharistique, les tabernacles des églises sont vides, porte ouverte. L'Eglise veille auprès du tombeau du Christ en attente de sa Résurrection. Aucun sacrement ne peut être célébré, sauf la Réconciliation et l'onction des malades, et la communion n'est donnée qu'aux mourants.

Lorsque la nuit est tombée et que le dimanche est commencé, s'ouvre la plus grande célébration de l'année : la veillée pascale. Après la bénédiction du feu pascal à l'extérieur, l'assemblée entre dans l'église (plongée dans l'obscurité) derrière le cierge pascal allumé figurant le Christ ressuscité. Après la liturgie de la Parole se déroule la liturgie baptismale, et, souvent, des baptêmes de jeunes et/ou d'adultes sont célébrés.