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Les billets du Père Lucien Marguet
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13 avril 2022

La Croix

 

Nietzsche écrivait : "Le christianisme est une faute de goût, parce qu'il exalte un mort". Il est vrai que le christianisme a mis Jésus, le Juste innocent crucifié, au cœur de sa foi, de son Espérance et de son Amour. Et comme le disait une fiancée qui se préparait au mariage : "Quand je pense à la Croix, ça devrait me désespérer, et au contraire ça me fait comme une lumière". 

La vie de Jésus et son choix de modestie a commencé dès sa conception en Marie. Rien de majestueux dans les circonstances de sa naissance. La simplicité habille cette scène familiale de Noël. Rien d'exceptionnel dans ces 30 années à Nazareth. Jésus adopte un profil humain normal selon son temps. Les tentations au désert durant lesquelles le diable lui rappelle son origine divine et donc sa Toute-Puissance, qu'il pourrait exercer pour échapper aux inconvénients de la condition humaine, Jésus les rejette en réitérant le choix du chemin humain qui le conduira un jour à la violence et à la mort. 

Pour être regardé le plus longtemps possible comme un homme et non trop vite comme Dieu, Jésus ne dévoile que progressivement sa filiation divine. Jamais d'ailleurs il n'utilisera son pouvoir divin en sa propre faveur, le réservant à soulager les souffrances des blessés de la vie rencontrés en cours de route. Jamais il ne fera appel à l'intervention des anges ni à la force de l'épée de Pierre pour que celui-ci empêche son arrestation. Et le seul pouvoir auquel il se réfère est celui de la liberté et de la vérité, du Pardon accordé à ses bourreaux depuis la Croix sur laquelle il est cloué. 

Ce choix d'une vie radicalement désarmée et dépossédée met Jésus au niveau du plus petit et du moins nanti des hommes. La fidélité et la permanence de cette posture durant toute son existence rendent Jésus accessible et abordable, exemplaire pour tout être humain, de toute culture et de toute époque. Son geste de laver les pieds de ses disciples, quelques heures avant son arrestation à Gethsémani, révèle toute la profondeur de son attachement à ses frères et sœurs en humanité. Il s'est abaissé. Il a été humilié. Son corps a été lacéré. Il s'est laissé faire car il n'avait choisi pour moyen de défense que l'amour, la patience et l'endurance, le refus de la violence, le pardon et l'avenir. Le visage et le corps, les bras et les pieds blessés de Jésus crucifié, touchent le cœur de tous les souffrants. Car ils ressentent en eux ce que Jésus a ressenti en lui. 

Jésus crucifié signale aux puissants qu'ils sont invités à être justes et serviteurs dans l'exercice de leur pouvoir. De la paille de l'étable de la crèche de Bethléem jusqu'à sa crucifixion sur le bois de la Croix d'où il sera déposé dans les bras de Marie, Jésus a démontré que "la route de Dieu, c'est l'homme", selon l'expression qu'aimait répéter Jean-Paul II.

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