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Les billets du Père Lucien Marguet
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9 octobre 2022

« Le caractère propre » des écoles catholiques

 

Au temps où la loi Debré relative à l’école libre a attribué un statut légal à « l’école libre » à côté de l’école laïque et républicaine, on a employé le qualificatif de « caractère propre ». Je souhaite témoigner dans ce billet que j’ai moi-même bénéficié de cet esprit particulier qui présidait et animait le fonctionnement et imprégnait la pédagogie employée à longueur de journée et de scolarité dans cette école, ce collège, et du coup justifiait réellement leur existence. 

Saint-Louis de Vouziers en Ardennes était non seulement une école d’instruction sérieuse, mais aussi un lieu d’éducation, de transmission de valeurs humaines, dans un contexte de vie évangélique et fraternelle. En haut de l’affiche, j’inscris le respect de tous les enseignants pour chaque élève, qu’il soit brillant ou à la peine dans ses études, issu d’une famille aisée ou modeste. Les plus doués d’entre nous étaient encouragés à aider les condisciples en leur consacrant du temps lors d’études surveillées. Cette sorte de parrainage solidaire se prolongeait dans la cour de récréation et sur les terrains de sport, mais aussi au réfectoire, jusqu’au dortoir qui accueillait nombre d’entre nous venus de villages éloignés. Cette vie collective devenait peu à peu une vie communautaire dans laquelle les personnalités se frottaient, parfois se heurtaient, mais toujours se développaient, et où les caractères se forgeaient. Cette école m’a appris l’essentiel de la vie sociale ! 

L’équipe enseignante, les surveillants, les personnels de cuisine, mais aussi d’entretien étaient animés de la même conviction pour nous servir en nous associant, nous les élèves, chaque fois que c’était possible à leur tâche. Ainsi, je crois pouvoir dire que ces adultes en fonction, à commencer par le Père Gabriel Collignon, le directeur (Monsieur le Supérieur) m’ont transmis les valeurs auxquelles je me réfère toujours dans mon quotidien : la politesse, la franchise, la sincérité, le respect de toute personne, l’honnêteté, la pondération, la ténacité, la fidélité, l’esprit de service, le courage, la persévérance, la résilience, l’humilité, la confiance et l’espérance, la bienveillance. J’ai appris auprès d’eux, et pas seulement auprès des enseignants chargés de nous instruire, de nous interpeller et de nous stimuler. 

Jamais je ne les ai vus se dérober à leur mission en recourant à l’hypocrisie, la démagogie, la flatterie. Je ne me souviens pas tant des leçons de morale, ni même des entretiens religieux, des catéchèses, des cours de civilité ou de citoyenneté, que du fait que ce qu’ils nous témoignaient en paroles, ils le vivaient en actes et en synergie les uns avec les autres. Oh ! Ils avaient aussi leurs travers et même leurs petits défauts que nous, élèves, ne manquions pas de remarquer et dont nous nous moquions parfois ! Mais comme nous sentions ces adultes humbles et toujours prêts à nous aider à « grandir », il nous était facile de les aimer à notre tour.

Peut-être que c’est cela le « caractère propre » d’une école catholique, pas seulement de dire de temps en temps des prières ou de permettre à un élève de se préparer à un sacrement tel que le baptême, la communion ou la confirmation… C’est peut être encore plus une école où l’Evangile de vie et d’amour imprègne tous les moments et le fonctionnement de la vie des élèves et de la communauté éducative.

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