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Les billets du Père Lucien Marguet
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26 août 2023

21ème Dimanche du temps ordinaire (Année A)

27 août 2023

Isaïe 22 19-23 - Romains 11 33-36 - Matthieu 16 13-20 

 

"Qui dit-on que je suis ? Pour vous, qui suis-je ?" Les textes de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur le thème de la foi.

Parmi toutes les personnes qui disent avoir la foi, certaines considèrent Dieu comme le grand horloger du Monde, d'autres font le pari de Pascal : à savoir, il est dans l'intérêt de chacun de parier sur l'existence de Dieu puisque s'il existe on gagne et s'il n'existe pas on ne perd rien. D'autres identifient Dieu à la Nature et se sentent invités à développer avec elle de bonnes relations, empruntes de respect et d'harmonie. 

Mais on rencontre aussi des incroyants qui se réclament de la science et concluent à l'impossibilité de l'existence de Dieu. L'univers et son évolution sont le fruit du hasard. L'homme rationnel ne peut se laisser aller à des croyances qui découlent de l'irrationnel. Dieu est une invention de l'homme démuni… Dieu est le rêve de toute-puissance que l'homme ne parvient pas à réaliser dans sa faiblesse dont il fait l'expérience.

Pour d'autres, enfin, il faut choisir, ou Dieu, ou l'homme. Croire en l'un, c'est amputer l'autre… C'était la conviction des fondamentalistes athées, comme l'était Sartre. Croire en l'homme réclame d'abandonner toute idée de Dieu. Croire en Dieu, c'est renoncer à être homme. Les deux ensemble sont incompatibles. 

Mais à côté des incroyants qui continuent à se situer toujours par rapport à Dieu (ils le nient et combattent parfois l'idée de son existence), on rencontre une catégorie appelée les indifférents. Pour eux, Dieu n'est pas une question. En tout cas ils vivent sans lui et sans inquiétude, sans le chercher. Toutes les ressources pour orienter leur vie, progresser, résoudre leurs difficultés, ils ne les puisent qu'en eux ! Pas besoin de sauveur, d'aide extérieure. De leur naissance à leur mort, il n'est rien d'autre que l'humain… Ils ne sont pas contre Dieu ni contre ceux qui croient en lui. Ils n'en ressentent aucun besoin. Ils s'en passent, disent-ils à toutes les étapes de leur existence. Il arrive parfois que le témoignage de certaines religions dans lesquelles le fanatisme et la violence font davantage parler d'elles que l'amour, la compréhension et l'humanité, achève de convaincre ces indifférents dans leur méfiance à l'égard de toute croyance. "Regardez les religions accentuer les divisions…" 

A côté des déistes, des incroyants et des indifférents, il faut bien reconnaître que dans la vie même des croyants existent des périodes plus ou moins longues de doute et de sécheresse, et que subsistent parfois des zones de malcroyance et d'obscurité, de jachère ! Chacun dans son itinéraire ne peut-il faire état de distance, d'éloignement pris avec la foi ? Jésus demandait à ses disciples : "Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ?"… "Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?" Des disciples dont il savait qu'ils s'écarteraient de lui lors de sa Passion. Pierre le premier ! 

La façon même dont Jésus pose la question et, à travers ses paroles, à nous aujourd'hui, nous pousse à comprendre l'acte de foi en terme de relation au Christ, d'adhésion à sa personne. La foi chrétienne n'est pas d'abord un contenu doctrinal, mais le choix de faire confiance en Jésus. Je crois ce que Jésus me fait connaître et m'apprend, parce que j'ai pleine confiance en Lui. Parce que je sais qu'il m'aime et veut mon bonheur. Le Pape Benoît XVI aimait inviter les jeunes à se tourner vers le Christ qui "ne vous retire rien tout en vous donnant tout". On ne connaît réellement quelqu'un que lorsqu'on parvient aux confidences. La foi, c'est bien plus que savoir ou connaître, c'est entrer dans l'amitié du Christ. 

La foi chrétienne est donc intime, personnelle. Elle vient d'une rencontre, d'une communion avec le Christ. Elle résulte d'une conviction d'amour du Christ qui appelle à la réciprocité. Cet amour débouche sur l'amour fraternel. La foi chrétienne nourrit et le Je personnel et le Nous communautaire. Aimer Dieu et aimer son prochain. Aimer les autres de l'amour même de Dieu. Croire ne dispense jamais de penser par soi-même. Non seulement la foi n'entame pas la liberté de conscience ni la responsabilité dans l'action, mais elle les augmente. Elle n'est pas le ferroutage de notre conduite humaine. La foi chrétienne ne se trouve pas à l'hypermarché du religieux. Elle n'est pas un surgelé d'idées préfabriquées qu'il suffirait de réchauffer et d'accommoder. La foi invite à développer à plein rendement sa propre humanité. 

Oui ! Dans la foi il y a des interdits ! La foi, et son mode d'emploi qu'est l'Evangile, constituent parfois une alarme qui avertit des dangers. La foi est la ceinture de sécurité de ma conduite quotidienne qui m'évite de me briser en cas d'évènement grave sur la route. Elle est une relation à Dieu, à qui Jésus m'apprend à m'adresser et dont il me révèle le visage et le cœur. Dieu que je peux retrouver dans la prière et rencontrer dans les sacrements. La foi chrétienne, c'est la relation entretenue à Jésus, Dieu qui s'est fait proche et le demeure jusqu'à la fin des temps. Dieu plus intérieur à moi que moi-même puisque la source et l'accomplissement de toute vie. 

L'Eucharistie est un rendez-vous fixé par Jésus et organisé par l'Eglise où nous pouvons écouter Dieu dans sa Parole et le recevoir dans son Pain de Vie. Seigneur, nous croyons, augmente en nous la Foi, l’Espérance et notre capacité à aimer. 

Amen.

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