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Les billets du Père Lucien Marguet
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3 novembre 2023

Comment ressusciterons-nous ?

 

« Sous quelle forme ressusciterons-nous ? », demandaient déjà les Corinthiens à saint Paul (1 Co, 15-35) venu leur annoncer l'Évangile de Jésus-Christ mort et ressuscité. La question revient souvent dans la bouche de personnes qui viennent de perdre un proche et qui se sentent elles-mêmes concernées par la réponse qui leur est donnée, sachant bien qu'un jour elles aussi franchiront la même étape finale de leur vie terrestre et temporelle. Une autre question suit immédiatement : « Vais-je retrouver mon mari, mon épouse, notre être cher ? Pourrons-nous continuer la communication, voire la relation interrompue par la séparation ? » 

Voici quelques éléments que je confie à notre réflexion :

Notre corps physique et biologique sera déconstruit en terre ou réduit en cendres. Jamais plus il ne redeviendra le véhicule qui nous aura transporté durant notre vie et nous aura permis d'exprimer, d'accomplir, d'exercer pleinement nos capacités humaines en fonction de la singularité génétique de notre identité propre et de notre vocation. Or ce que nous aurons pensé, choisi, été, fait, décidé, la générosité et l'amour qui auront imprimé notre parcours, ne seront pas anéantis par la mort, mais au contraire débridés et libérés de tout conditionnement ou contrainte, pour arriver en Dieu qui n’est que Vie et Amour sans limite ! La chair de notre vie est gardée dans la mémoire de l'âme qui l'a accompagnée depuis notre conception et notre naissance. 

Tandis que notre corps est mortel, notre âme, elle, est immortelle. Partie de la volonté de Dieu, elle y retourne à la mort, chargée cette fois du contenu de tout le cheminement terrestre. On peut comparer ce substrat spirituel accumulé à une toile tissée faite de choix, de bien, de beau, de juste, de bon, de dépassement, de pardon, de réconciliation, de relèvement, de conversion et d'amélioration, de liberté et de responsabilité assumée. De ce corpus, cohérent avec les convictions et la conscience, l'âme est garante. En arrivant en Dieu elle en rend compte. Le jugement dernier, au chapitre 25 de Matthieu, peut nous faire entrevoir ce que le Père éternel accueillera de notre moisson humaine. En Dieu les communications et les relations n'auront plus recours aux langues et aux langages de la vie terrestre. Elles seront plus simples et plus lumineuses puisqu'elles ne subiront plus les distances, les barrières et les délais des espaces et du temps, mais ceux de l'amour communion et de la compréhension immédiate, à l'image de la vie trinitaire. Cette unité ne supprimera pas la singularité de chaque être humain qui aura tracé son chemin spécifique suivant sa vocation et ses talents exercés. 

Parfois encore est posée la question de l’ennui dans l’éternité qui peut sembler longue si l’on n’a aucun rôle à y jouer ! Peut-être qu’un début de réponse réside dans la communion des saints. En effet les morts sur terre qui sont vivants en Dieu peuvent secourir et soutenir celles et ceux qui sont encore en route… Même si les modes de communication de ces deux mondes sont très différents, certaines personnes n’hésitent pas à témoigner d’une proximité affective et spirituelle avec les morts aux côtés desquels elles ont marché, peiné, espéré. Cela suppose, je pense, de s’être exercé à une vie intérieure qui prédispose à ces relations « surnaturelles ». Les défunts déjà en Dieu savent et n’ont plus besoin de croire et d’espérer. Ce qui n’est pas notre cas puisque nous ne sommes qu’en route… et pas encore « arrivés » !

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