Accueillons-les avec joie

Les assemblées dominicales qui se composent souvent (surtout en rural) de pratiquants venus de différents villages dispersés se lamentent parfois de n’être plus que des regroupements de personnes aux cheveux blancs. Pourtant, ici et là de jeunes couples avec enfants fréquentent la messe dominicale et choisissent d’y participer en se positionnant dans les bancs du fond afin de pouvoir éventuellement calmer plus facilement l’ardeur débordante et imprévisible de leurs accompagnants ! 

Or je suis toujours étonné lorsque j’entends des pratiquants habituels commenter parfois la présence de ces jeunes couples d’une façon suspicieuse : « Leurs enfants font du bruit, pourquoi n’arrivent-ils pas à les canaliser ? » « Ces couples se mettent à genoux au moment de la consécration et exigent que leur soit donnée la communion dans la bouche ! » Ces anciens considèrent ces façons comme un « retour au passé » et comme la marque d’un certain traditionalisme ! 

Ces propos me font mal car ils manifestent une indifférence à la présence de ces jeunes à la messe paroissiale et une intolérance à leur sensibilité religieuse, sans compter le fait que ces pratiquants habituels semblent se considérer comme les référents de la « bonne pratique » de la foi ! J’ai toujours envie de leur dire, à ces gens, « comment faites-vous avec vos enfants et petits-enfants lorsque vous les invitez à venir passer une journée chez vous ? Y mettez-vous des conditions, ou les accueillez-vous avec joie et affection tels qu’ils franchissent le seuil de votre maison ? » Les églises en Afrique recourent souvent à l’image de la famille pour évoquer la vie communautaire des croyants. Ainsi des membres divers et différents de tant de façons se doivent de se respecter et de s’aimer mutuellement selon ce qu’ils sont au présent et deviendront dans l’avenir… 

L’arrivée, au compte-gouttes, de ces jeunes couples dans nos célébrations paroissiales devrait nous réjouir. Car elle est la preuve que l’Esprit Saint est à l’œuvre dans le cœur et l’âme de ces acteurs d’aujourd’hui et que l’Eglise vit dans le monde actuel en pleine ébullition. Souvent les paroissiens qui font des remarques sur le dos des jeunes générations sont ceux-là même qui se plaignent que leurs enfants ne se soient jamais mariés à l’Eglise, qu’ils n’aient pas fait baptiser leurs enfants ni les aient inscrits au « catéchisme » pour leur apprendre que Dieu existe et que la vie de Jésus est la feuille de route des chrétiens. 

Décidément, ne faut-il pas dire et redire que l’Eglise est ouverte à tous, à tout moment de la vie de chacun ?