La Sagesse
Dans l'histoire récente, la raison et l'intelligence ont connu et conservent une grande faveur. Elles ont donné une place prépondérante aux scientifiques. Ceux-ci n'étaient pas sollicités à donner leur avis seulement dans le domaine de leur savoir, mais aussi à prendre position sur le plan philosophique ou moral. Aussi on a pu assister à un quasi diktat de la Raison transformée en une religion rationaliste étouffante pour les autres capacités humaines.
Or, qu'est-ce que la sagesse sinon cette vertu qui donne la capacité de discerner et d'évaluer ce qui est bon, dangereux, souhaitable pour l'homme ? Les sages puisent dans l'expérience et le patrimoine universels des valeurs, des références pour se prononcer avec maîtrise, mesure et surtout conscience des responsabilités, sur tel ou tel choix, option ou projet en cours. Le sage demeure maître de soi et accepte de prendre sur soi d'être parfois mal accepté. Des conférences philosophiques ont du succès. Des comités éthiques se réunissent à propos de questions biologiques, d'essais scientifiques, de questionnement sur le pourquoi et le sens. Tant de questions sollicitent la conscience et donc la sagesse. Le cours des valeurs humanistes est à la hausse.
Le vivre ensemble, qu'il se situe en famille, à l'école ou dans la cité, a besoin de sagesse pour assumer la possibilité et la qualité des relations qu'il suppose. Réhabilitons en nous, s'il en est besoin, le devoir de sagesse. N'écoutons pas seulement les savants, mais aussi les sages. Et pas seulement les sages, mais aussi les saints.