A la racine de l’Espérance

Il me semble que l’Espérance est la marque spécifique de la foi chrétienne. Les chrétiens croient que le Christ mort est ressuscité. De cette conviction centrale forte découle une vision de ce qui peut jalonner l’existence. On peut la résumer ainsi : rien n’est jamais compromis ou détruit à jamais. Il existe toujours une lueur d’espoir, une brèche, une étoile par-dessus les nuages et un horizon. Il existe toujours, face aux obstacles, aux échecs, aux résistances, un progrès possible. Il existe toujours un geste, un choix à faire, une initiative à prendre, une parole à dire pour sortir et progresser, plutôt que de se lamenter, gémir ou maudire...

D’une épreuve on peut sortir enrichi. Les erreurs, les chutes, les fautes elles-mêmes, toutes d’essence négative, peuvent améliorer le caractère, affermir des qualités, développer des capacités. L’Espérance ne s’alimente pas de preuves ou même de réussites. Elle se développe dans ce que l’on croit possible réellement.

Par son choix de se faire proche en devenant pleinement homme, Jésus trace un chemin de vie dans lequel tout peut devenir occasion d’Espérance. Avec Jésus, « les boiteux marchent, les sourds entendent, les aveugles voient, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres... » Aucun péché ne résiste au pardon de Dieu qui ouvre à un avenir toujours possible. Aussi, l’Espérance, ce n’est pas seulement après la mort ou à la fin des temps, c’est maintenant qu’elle se développe et produit ses effets dans l’existence. Elle est un refus de toute fatalité, de tout enfermement dans la peur. L’Espérance est une source de dynamisme en toutes circonstances. Les chrétiens n’ont pas seulement des valeurs référentes, mais un référent, le Christ, qui est comme la source pour le cours d’eau.