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Les billets du Père Lucien Marguet
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26 janvier 2020

« Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent »…

 

 

Entre la naissance des veaux ou des agneaux et la conduite des animaux à l’abattoir, il faut bien sûr parler de toutes ces années de croissance, de soins alimentaires et sanitaires, mais aussi d’apprivoisement et de fréquentation quotidienne entre les éleveurs et leurs troupeaux bien élevés ! Trop souvent, le point de vue des « censeurs » qui s’érigent en défenseurs de la cause des animaux d’élevage domestique demeure très superficiel quant aux relations entre les éleveurs et leurs bêtes !

En réalité, les éleveurs sont d’abord des protecteurs en des étables confortables et des pasteurs généreux sur de verts et nourrissants pâturages. Ils ont avec chacun des animaux une relation de confiance. Ils connaissent le caractère de chaque bête, devinent les besoins de chacune. On les surprend en train de leur parler avec vigueur, mais aussi avec douceur. Chaque bête a une identité particulière, telle une personne humaine. La complicité qui se crée par le timbre de voix identifié rend l’élevage et l’éleveur complices et alliés.

Au Salon de l’Agriculture qui se tient chaque année à Paris et qui attire tant de visiteurs, les observateurs soulignent la qualité du travail fourni par les exposants, ainsi que la docilité et la familiarité entre les animaux et leurs propriétaires. Mon frère aîné, Hubert, aujourd’hui dans la maison de Dieu, avait tant travaillé qu’il n’avait, en ses dernières années, que la force d’aller saluer les troupeaux dans les étables ou dans les prairies. Lorsqu’elles le voyaient et l’entendaient, les bêtes lui manifestaient leur bonheur. Lui, en « paysan » lié à la Nature et qui savait tout ce qu’il lui devait, avait besoin d’exprimer sa gratitude par ces visites régulières, désormais complètement gratuites, puisqu’il n’intervenait plus, pas même avec une fourche, dans le confort matériel de ces troupeaux qu’il continuait pourtant à fréquenter. Lorsqu’il entrait dans leur espace de vie, elles venaient l’entourer et le regarder…

Les enfants qui découvrent pour la première fois les animaux domestiques sont souvent étonnés par leur regard malicieux et la clarté de leur cuir lustré… Certains « craquent » devant un agneau et sa maman, et même devant un cochon, même vautré dans son lisier, surtout s’il s’agit d’une truie entourée de nombreux petits.

Pour décrire la mission du prêtre, l’image du berger est souvent utilisée. Le Pape invite les pasteurs à prendre l’odeur des moutons comme signe de leur unité avec le « troupeau ».

Notre époque est friande de répandre des soupçons de maltraitance des animaux de la ferme. Il se peut qu’il existe de ces gens qui, gagnés par la violence, se montrent inhumains avec les troupeaux que pourtant ils élèvent. Ils sont bien sûr condamnables. Mais ils ne sont pas représentatifs du comportement habituel et traditionnel des « agriculteurs et éleveurs » de nos campagnes, ni des modes opératoires de ces « acteurs » mariés à la Nature pour le meilleur et parfois dans le pire à travers les multiples aléas climatiques… Certains vont parfois jusqu’à soupçonner les éleveurs de n’être que des tueurs d’animaux, des massacreurs et des pilleurs de la Nature. En réalité, ceux-là sont de regrettables ignorants des rapports humains entretenus par les éleveurs et leurs animaux et de la façon dont ils exercent leur beau et ancestral métier avec respect et passion, lucidité et raison.

Cette agriculture « familiale » nourrit toujours notre pays et satisfait à ces besoins tout en contribuant à vêtir nos paysages d’habits divers selon les saisons…

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