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Les billets du Père Lucien Marguet
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30 janvier 2020

Les aveugles voient…, les boiteux marchent…

 

En réponse à des envoyés de Jean-Baptiste désireux de savoir si Jésus était bien le Messie annoncé par les prophètes et attendu par le peuple hébreu, Jésus leur confiera ce message à rapporter à l’auteur des questions : « Allez dire à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris et les pauvres reçoivent eux aussi la Bonne Nouvelle ». Jésus se contente donc d’apporter par des signes concrets de transformation, de guérison, d’amélioration de la vie, les preuves que le salut a commencé de produire les fruits que 750 ans auparavant Isaïe avait annoncés. Or si aujourd’hui la question était posée aux chrétiens d’établir la liste des changements positifs que la foi en Jésus apporte au monde, que pourrions-nous dire ?

Croire en Dieu révélé par Jésus, c’est adopter son regard sur l’autre, quelle que soit sa condition sociale, raciale, culturelle, et ses conceptions et convictions. Tout être humain est unique et aimé de Dieu. Ainsi être chrétien invite à croire et connaître, plus loin, plus large, plus profond, au-delà des apparences. S’efforcer d’être disciple de Jésus, c’est reproduire en soi ce que Jésus faisait pour guérir, réparer, sécher les larmes, pardonner, créer des liens là où se dressent des frontières, respecter qui est méprisé, réanimer, remettre debout et en marche par une injection d’espérance, redonner du tonus moral et spirituel à qui reste en panne sur la route de la vie. Dans une culture qui prône le chacun pour soi, la priorité à l’individualité, diffuser le goût de la solidarité et de la fraternité.

Quant aux petits, aux pauvres, aux exclus, l’histoire nous montre qu’ils ont toujours eu leurs défenseurs et leurs évangélisateurs. Depuis saint Vincent de Paul jusqu’au pape François, que de témoins chrétiens animés de la charité de Dieu pour créer des parades aux maladies, aux divisions, aux guerres et promouvoir la liberté, la justice, la Paix et la fraternité universelle… Le mutualisme, l’associatif, le coopératif, le syndicalisme, toutes les initiatives prises pour sortir de l’isolement et s’appuyer sur l’aide des autres n’ont-elles pas à leur base une inspiration évangélique à laquelle les chrétiens ne peuvent qu’adhérer et contribuer !

Sans en faire une argumentation pour la défense de la religion catholique, force est de constater que dans les signes d’authentique progrès dont l’histoire témoigne, les vertus de foi, d’espérance et de charité répandues par le christianisme ont souvent été à l’origine d’initiatives positives et d’améliorations conséquentes. Faut-il s’en étonner quand on sait que croire en Dieu, c’est dans le même mouvement croire en l’homme avec lui ? Ainsi n’y a-t-il jamais de fatalité pour un chrétien. Fusse devant une situation écrasante, on peut toujours, on est en droit d’espérer une « sortie ». Même face à la mort d’un proche, un chrétien « sait » qu’une vie s’ouvre pour lui en Dieu et que celle-là est éternelle puisqu’elle se déroule en lui.

Je voudrais enfin redire ici que le christianisme n’invite pas seulement chaque croyant pris individuellement à se mettre en route à la suite de Jésus qui transforme et améliore, guérit et libère, mais qu’il suscite des modes de vie humaine, des initiatives, des comportements, à partir desquels une civilisation offre à tous un « vivre ensemble » toujours perfectible… Je ne regarde pas seulement les gens extraordinaires, mais les marques durables de leur passage dans la société où ils ont tracé leur route…

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