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Les billets du Père Lucien Marguet
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3 février 2020

Saint Walfroy

 

Chaque année, l’Eglise catholique se donne une semaine pour se souvenir qu’elle est appelée, partout dans le monde, à diffuser le message évangélique du Christ, à le proposer comme un chemin de vie dont le parcours est celui de Jésus tel qu’il nous est connu en son humanité.

Cette mission d’annoncer et de proposer l’Evangile revient à tous les baptisés et pas seulement au Pape, aux évêques, aux prêtres, aux religieux et religieuses, mais aussi à tous les chrétiens là où ils habitent, là où ils parlent et agissent, au cœur de leurs situations et de leur situation, familiale, sociale, communale, professionnelle. C’est aussi à cette évangélisation jamais finie de notre société que notre archevêque, Eric de Moulins-Beaufort, nous incite fortement et urgemment à participer activement.

C’est aussi la vie de saint Walfroy, diffuseur de l’Evangile, qui nous rappelle que des peuples autrefois païens, pratiquant la religion animiste et naturelle se sont convertis au christianisme. Clovis lui-même a été touché par son pèlerinage au tombeau de saint Martin à Tours qui a pesé dans son choix de se faire baptiser à Reims par l’évêque saint Rémi. De même la vocation missionnaire de Walfroy a été influencée par le récit de la vie de cet évangélisateur des populations rurales. Ce lien deviendra pour lui une source d’inspiration dans sa mission d’évangélisation. Le premier lieu de culte construit par Walfroy était dédié à saint Martin et l’actuelle église le demeure.

Les gens qui habitaient cette colline boisée au-dessus de Margut venaient du Nord. Walfroy aussi, qui parlait leur langue, les rejoint pour habiter au milieu d’eux. Walfroy pratiquait sa voie. Eux la leur, à travers la vénération de la déesse des forêts, Arduina, dont ils faisaient dépendre entièrement leur vie alimentaire et sanitaire puisqu’elle représentait pour eux celle qui intercédait auprès de la Nature. Adeptes de la culture de la cueillette - les animaux, les oiseaux, les végétaux, les fruits sauvages -, ils se sentaient complètement soumis au bon vouloir de la Nature, et se devaient donc de prier ces âmes dont tous les éléments de la création sont pourvus afin de leur demander de leur être toujours bénéfiques et favorables.

A force d’adopter la position d’attendre tout de leur environnement naturel, ils n’avaient pas pris l’habitude de s’appuyer sur les capacités dont tout être humain est potentiellement doté dès sa naissance. Leur pratique religieuse les privait même de croire en eux-mêmes. La peur et la faim les habitaient. Or la foi chrétienne que leur apportait Walfroy les invitait, en même temps que de croire en Dieu, à Jésus, à libérer leurs capacités à devenir créatifs, à améliorer d’eux-mêmes leur situation, à produire par eux-mêmes et ne plus seulement cueillir et recueillir, à inventer des parades aux problèmes et pas seulement attendre ni implorer des solutions supposées venir de la Nature.

En résumé Walfroy, en faisant connaître la vie de Jésus, en le proposant comme « chemin, vérité et vie » de tout humain ,a introduit ces gens de la colline dans une vie nouvelle inédite, inconnue jusqu’alors. Il les a évangélisés et civilisés, humanisés. Il leur a fait ainsi un formidable cadeau !

 

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