La « continuité » de la mission d’évangélisation

Ce n’est pas maintenant que va commencer à s’exercer l’esprit missionnaire chez les chrétiens. Avec 52 personnes, j’ai récemment effectué un pèlerinage sur les pas de saint Paul en Grèce. Quelle énergie, quel courage, quelle foi exprimés dans l’existence de ce converti, dans un premier temps persécuteur des premiers chrétiens ! Et, depuis Paul et Pierre, que d’évangélisateurs, de martyrs de la foi et de saints en tout genre sont allés sur les routes du monde pour diffuser le message de vie du Christ mort et ressuscité, libérateur et sauveur, vivant aujourd’hui, « chemin, vérité et vie » pour tous les humains qui le connaissent et l’accueillent dans leur vie !

Eglise du diocèse Reims-Ardennes, nous sommes les héritiers de ces évangélisateurs et appelés à continuer cette évangélisation jamais achevée du monde actuel. Je voudrais rappeler combien l’Eglise de France doit à ceux qui ont éveillé des vocations missionnaires, les Missions Etrangères de Paris, les Pères blancs, les Spiritains, mais aussi dans notre pays la « France pays de mission » (cf. P. Henri Godin) d’où est née la Mission de France avec ses prêtres ouvriers aussi bien dans les usines, sur les chantiers, que dans les hôpitaux et aussi les milieux scientifiques de la recherche. Comment ne pas citer les divers mouvements d’action catholique embrayés aux situations réelles des milieux sociaux pour y délivrer d’une façon incarnée le message, le point de vue et les choix évangéliques ?

Notre diocèse était loin d’être à la traîne de la mission d’évangélisation. Il a même souvent été un lieu pertinent de proposition et d’annonce dont la diversité faisait aussi sa richesse et son audace pastorale. Je ne souhaite pas à mon Eglise de ne présenter qu’un seul visage uniforme de témoin : prêtre et laïc. Je pense à ce qu’ont si bien développé à ce sujet le pape saint Paul VI dans Evangelii Nuntiandi, Vatican II dans Gaudium et Spes et saint Jean-Paul II dans Christifideles Laici.

Le chantier ouvert et en cours dans notre diocèse ne doit pas apparaître comme une nouveauté, mais plutôt comme une continuité, un renouvellement, un ressourcement, un mouvement, à la façon dont les eaux d’un torrent assurent son mouvement et sa force !