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Les billets du Père Lucien Marguet
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15 mai 2020

Berger, porte, chemin, vérité et vie…

 

Jésus s’est défini un jour comme le berger et l’instant d’après comme la « porte » de la bergerie. Or l’image de la porte évoque l’entrée et aussi la sortie. La porte accompagne ces deux mouvements d’aller et venir. Cela ne signifie-t-il donc pas que Jésus nous veut libre de nos choix et qu’Il nous accueille et accompagne les mouvements de notre vie ?

Durant toute notre existence nous passons par des portes : la porte de la naissance qui nous fait continuer notre chemin dans le monde et le temps ; la porte de l’église que des parents franchissent pour venir inscrire leur nouveau né dans la communauté par le baptême ; le choix de se marier permet de franchir l’étape de l’amour promesse à l’amour fondation. Que de portes de l’enfance à l’adolescence et de la jeunesse faut-il traverser pour arriver à l’âge adulte et le temps des engagements !

Or Jésus est la porte que le courant d’air de l’Esprit ouvre largement et pousse au large de la vie. Jésus s’étant comparé à la porte dira aussi de lui : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». « Chemin », Jésus l’est entre Dieu et la Terre, entre l’Humanité et le divin. Chemin, Il l’est en étant visage divin pour l’Homme, chemin de Dieu vers l’Homme et chemin de l’Homme vers Dieu, chemin de chacun(e) vers l’autre. Jésus est Vérité, considérée comme une quête, une recherche, non comme une possession mais comme un élan vers. Jésus est la « Vie » comme une source ou un filet d’eau qui irrigue et féconde. Jésus vivant guérit, pardonne, remet en «route », porte. Chemin, Vérité et Vie expriment un déplacement, un mouvement, un sens et une finalité. Dans une autre occasion, Jésus se compare à un semeur, à un vigneron, un moissonneur… toutes ces paraboles, allégories et images auxquelles Jésus recourt pour ceux et celles qui l’écoutent et le suivent en le prenant pour guide et assurance tout risque de leur propre vie.

Tandis que le monde était en pleine tempête du Covid-19 qui obligeait à protéger sa santé par un confinement total, il y avait des voix qui s’élevaient pour appeler à donner du relief aux essentiels auxquels nous nous accrochons. Alors que la société civile misait tant sur la sauvegarde et la protection de notre santé, un philosophe s’insurgeait contre ce qu’il osait nommer « la dictature du sanitaire ». André Comte Sponville, déclaré incroyant, criait haut et fort que la santé n’est pas le seul critère de notre existence humaine. Il est pour cet homme une valeur bien plus essentielle qui est de nature spirituelle, c’est le sens que chacun donne à ses choix et ses engagements, c’est la liberté et la responsabilité assumées par chacun. J’ai été très étonné par cette position qui remettait à sa place et à sa hauteur le combat collectif et mondial contre ce virus au nom du droit de tous à la santé.

Je me suis vraiment réjoui de trouver en ce penseur cette conviction que la santé n’est pas le « tout » de notre humanité et qu’il est des « essentiels » qui la transcendent.

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