Faire connaître et aimer Dieu créateur et Père

Le plus difficile aujourd’hui en pastorale n’est pas d’appeler à adhérer aux valeurs de liberté, de dignité, de justice, de solidarité et même de fraternité. Car le bain culturel humaniste y invite aussi en proposant par exemple de se référer à la charte des Droits de l’homme qui bon gré mal gré s’impose peu à peu à l’humanité toute entière. Même s’il peut y avoir une adhésion massive à ces principes universels tout en constatant qu’ils attendent encore d’être réellement mis en application pratique ici ou là, dans telle ou telle situation et sans restriction dérogatoire !

Le plus difficile et en même temps le plus urgent actuellement est de faire connaître Dieu. Car autant les valeurs qui humanisent et facilitent un vivre ensemble serein et pacifique sont appréciées, autant le nom même de Dieu peut apparaître à certains comme de trop et inutile. A une majorité de gens, le bien-être et l’existence en référence à un logiciel commun de droits et de devoirs suffisent à rendre une vie normale et heureuse. L’humanité actuelle développe assez de moyens pour s’autogérer, s’auto-suffire et même tracer sa route par elle-même. Elle peut même, en cas d’échec et d’erreur, rebondir et s’améliorer sans intervention extérieure. Elle détient sa propre boîte à outils pour se dépanner…

Or il apparait que cette posture que l’on peut qualifier de prétentieuse semble ignorer les faiblesses et les impasses dans lesquelles se retrouve parfois embourbée notre humanité. Il suffit de prendre quelques exemples : cette dernière vote solennellement la peine de mort et approuve le droit à l’avortement, légalise la procréation d’enfants qui seront élevés sans père, autorise l’élimination d’embryons détectés porteurs de handicap. Cette société, qui se donne les qualificatifs de « civilisée » et d’« avancée », est en réalité remplie de paradoxes et se trompe parfois dans ses choix, ses analyses, ses orientations et ses actions… La question vient alors des chemins à préférer, des discernements à exercer, des jugements à prononcer…

Qui est alors habilité et apte à enseigner et réformer cette humanité, en particulier aux carrefours de son itinéraire, en particulier pour qu’elle ne parte pas dans des directions qu’elle regrettera demain ? Qui éclairera sa liberté, sa jalouse faim d’autonomie ? Ne doit-elle pas apprendre d’un « autre » qu’elle-même que ce qu’elle sait et peut faire d’elle-même doit être éclairé par ce qui est mieux et préférable pour elle ? Or cet « autre », c’est Dieu qui nous offre le cadeau de sa loi de vie et d’Amour que Jésus a déployée dans sa propre existence humaine. Il est vrai que l’humanité actuelle n’apprécie pas toujours d’être « enseignée » ni « contredite » en ses fragilités et ses choix. Naturellement elle se veut « laïque », séculière, seule maître à bord de sa navigation, ouvrant sa route et son parcours par ses propres moyens, dotée d’une sagesse tirée de ses ratés passés…

Or tout compte fait j’ai un vrai désir de parler de Dieu, créateur de l’univers, du Ciel et de la Terre, révélé par Jésus comme Père de toute humanité qui, par amour, est toujours prêt à accompagner non pour se substituer, mais pour éclairer et soutenir la marche progressive de toute l’Humanité. Aussi est-il bénéfique de faire connaître et aimer Dieu !