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Les billets du Père Lucien Marguet
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14 septembre 2020

Savoir écouter, accueillir, comprendre…

 

Depuis le manque de communication dans un couple jusqu’au refus pour des états de s’asseoir à la même table pour s’expliquer et négocier, nous pouvons tous remarquer que le monde et l’humanité ont un immense besoin de dialoguer pour faire savoir les différences et les ressemblances qui à la fois distinguent et unissent. L’Histoire nous montre que la confrontation violente s’est souvent substituée aux dialogues et aux discussions qui auraient pourtant permis à chaque partie prenante de faire valoir ses droits et de promouvoir ses intérêts par le recours de la parole échangée, reconnus légitimes. Il me semble que l’avenir est au « dialogue », ciment à tous les étages et dans tous les lieux du vivre ensemble conjugal, familial, social, politique, économique, scolaire et religieux !

Une des clés, passe-partout, de notre époque, est l’esprit de « dialogue ». Cela suppose que chaque partenaire ait une conscience lucide de sa part de vérité sans prétention, qui ignorerait celle, réelle aussi, de ses rivaux ou adversaires. Une attitude de bonne foi et un désir de progresser ensemble sont dans ces cas d’opposition et de conflits une base nécessaire au dialogue. Nul ne détient la vérité en totalité, de même que personne ne doit être réduit à l’erreur soupçonnée ou dénoncée en lui !

Certes, se parler sincèrement et clairement me semble être la seule voie possible pour faire émerger les points de vue et intérêts différents voire très divergents, jusqu’à souhaiter les rapprocher et, pourquoi pas, se donner les moyens de les accorder. Mais cet exercice qui consiste d’abord à s’exprimer chacun(e) son tour sans s’interrompre, jusqu’au bout de la pensée de celui ou celle qui a la parole, requiert quelques conditions. J’ai souvent remarqué que ceux qui écoutent le font d’une oreille distraite et bien souvent, au lieu de mettre toute leur attention à déchiffrer ce qu’ils entendent, élaborent en esprit ce qu’ils envisagent de dire à leur tour. Pour qu’un dialogue, une discussion, un entretien, ait toutes les chances d’être fécond, je propose de respecter ces quelques conditions préalables et, me semble-t-il, nécessaires.

Avoir un esprit ouvert, disposé à tout entendre, et des oreilles et un cœur sans préjugés ni a priori, disponibles aux mots et au ton avec lesquels l’interlocuteur s’exprime, parfois avec intensité et passion. Cela demande de s’ajuster à lui dans un souci honnête de ne pas lui prêter une intention qu’il n’a pas. La dérive d’un dialogue en effet est le soupçon, la falsification et la manipulation des mots prononcés. Les lieux, les moments, les circonstances, le temps consacré à se parler, le choix des invités à une conversation, sont des paramètres importants de la réussite d’un échange et dans l’avancée de la compréhension qui est un autre mot que l’approbation de ce qui est dit. Trop souvent chaque interlocuteur entend celui qui s’exprime à travers son propre ressenti des mots employés par lui. Or, pour qu’un dialogue ait quelques chances de faire progresser la vérité et la solidité des liens entre personnes du même groupe, il est demandé à chacun de se décentrer, ce qui tout à fait à l’opposé de tout ramener instinctivement à soi-même.

Le pire ennemi de toute communication, c’est l’égocentrisme, l’orgueil, le narcissisme. Le meilleur allié, c’est l’humilité qui consiste à croire réellement que l’autre, les autres, détiennent une part de vérité qui me rend semblable et égal à lui, à eux, par notre humanité commune.

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