Encore la pandémie virale, quelques réflexions…

Dans le torrent impétueux de cet épisode viral mondial, dont on espère sans la dater la sortie tant attendue, le moral des gens de tout âge et de toute condition commence à être aussi atteint que le physique et les poumons des malades. A une fatigue physique qui pousse à dormir sans limite s’ajoute une lassitude mentale qui paralyse les facultés cognitives. La Covid crainte ou déclarée exige l’éloignement social et le respect scrupuleux des précautions barrières. Peuvent alors s’ensuivre des incidents ou même des accidents dans la communication et le bon fonctionnement des relations dans les familles ou sur les lieux de travail, dans les commerces, dans la rue ou les lieux de scolarisation.

L’énervement, le besoin de faire sauter tous les verrous et le poids d’une vie contrainte peuvent tout à coup faire « péter les plombs », selon l’expression de certains impatients de revenir à la « vie d’avant ». Cette pathologie virale est une épreuve de plus pour certaines personnes déjà atteintes d’autres maladies ou de l’usure générée par de nombreuses années d’existence. Pour certains patients, la menace et à plus forte raison la maladie virale diagnostiquée peuvent prendre une tournure dramatique et se manifester par un chamboulement psychologique et mental grave. Le malade perd le goût aux aliments, mais aussi à la prise d’initiatives et de responsabilités. Il se renferme sur lui-même, doute de guérir et de revivre, plonge dans des crises d’angoisse et même d’acédie de l’âme, le tout enveloppé de tristesse et de lassitude accablante. L’intensité des moments créatifs habituels dans la vie de telle personne peut progressivement se laisser gagner par des renoncements à reconquérir les gestes et les attitudes normales de la vie.

Cette pandémie virale aura joué au monde entier plus d’un tour menaçant et dégradant et laissera, sans doute, des séquelles de toute nature : sanitaire, sociale, familiale, économique et spirituelle. Pourtant nombreux sont ceux qui pensent que de ces temps éprouvants peut surgir du bon et même du meilleur. L’homme actuel se prend parfois pour le Bon Dieu et n’a donc recours qu’à son propre jugement jusqu’à se comporter en apprenti sorcier, affranchi de tous les interdits, prétendant faire ce qu’il veut, seul juge de ce qui est bon ou mauvais pour l’humanité. Cette pandémie incontrôlable ne va-t-elle pas nous faire réfléchir sur nos limites scientifiques et remettre un peu plus de relief objectif dans nos prétentions à tout pouvoir diriger et maîtriser ? Dans nos rapports à la Nature, à la vie, au temps, à l’avenir, et dans les projets manquant parfois de sagesse.

Cette période douloureuse qui compromet tant de choses, encombre les trajets que nous nous fixons, ne va-t-elle pas nous obliger à nous rencontrer prioritairement sur les valeurs de l’Esprit et d’abord les vrais besoins de l’homme et de tout homme vivant sur terre ? Si l’homme avait perdu la mémoire de son origine et de son terme, son séjour et son parcours terrestre ne deviendraient-ils pas une aventure jonchée de risques et de dangers… de mort ?...