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Les billets du Père Lucien Marguet
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8 janvier 2021

Ah, la famille !…

 

Quels que soient les époques et les tempêtes qui la frappent et les bouleversements qu’elle endure, les figures par lesquelles elle se laisse regarder, la famille demeure un lieu irremplaçable pour apprendre et bâtir l’Humain. Lieu de désir et d’accueil au monde de l’enfant, de son premier cri et de ses premiers regards, de son entrée en relation à autrui, de ses premiers pas, de ses premières émotions. Fragile, frêle, entièrement dépendant, l’enfant compte sur sa famille pour le protéger, lui transmettre ce dont il aura besoin pour sa vie : parler, être rassuré, prendre sa place, développer sous un mode progressif ses capacités, ses qualités, sa personnalité, et d’abord tenir debout et en marche par lui-même pour progresser vers son propre Avenir. En famille, on apprend à s’exprimer, à entrer en relation, à confronter ses idées et à en assimiler certaines qui soient personnelles.

La famille est le lieu à la fois de repli, de réconfort, et en même temps de sortie, vers le monde, d’abord inconnu, parfois bienveillant et parfois hostile, qu’il faut en tout cas découvrir dans sa diversité et ses complexités. Ces expériences d’humanité mêlée et confrontée à celle des « autres », en dehors de la maison, trouveront dans la famille de bons arrières pour détecter et discerner, trier et évaluer le meilleur du pire. A partir d’un amour conjugal devenu amour parental, filial et fraternel, les membres, par nature distincts et différents, s’apportent mutuellement des richesses formidables de sagesse, de rationalité, de sentiments, en un mot qui les résume : d’humanité sereine.

Certes la famille peut connaître des séquences de conflits, de rivalités, d’incompréhensions, de souffrances, d’automutilation…, mais, chacun de nous le sait, la famille détient les moyens et peut parfois prendre les décisions de s’accorder de nouveau par des pardons mutuels sollicités et prononcés. Le piège des griefs qui durent longtemps et laissent des traces indélébiles peut être évité par des réconciliations dans lesquelles telle ou telle erreur ou faute est reconnue et regrettée, et où l’amour mutuel entre personnes est réaffirmé et se trouve du coup renforcé et même reconnu comme essentiel et vital !

Je sais avec vous que la famille a parfois pris des coups par des mouvements d’idées qui la trouvaient étouffante et contraire à l’épanouissement singulier des personnes. Je sais aussi que fonder une famille ne va pas de soi dans une société dispersée, aux contours si mouvants, « liquide » comme certains la qualifient. Je sais qu’elle peut être un lieu de violences de toutes sortes, alors que sa vocation est d’offrir un lieu et un temps permanents de consolation, d’affection, d’attention, de guérison, de formation et de transmission…

Ces quelques pensées, auxquelles chaque lecteur pourra ajouter les siennes, tirées de son vécu dans sa propre famille, je les exprime à partir de ma vie familiale d’origine et aussi des familles que j’ai côtoyées dans le bidonville du Maroc à Reims, dans la vallée de la Meuse, durant mes activités pastorales rémoises, dans les savanes du Nord-Cameroun, à  Charleville et à Vouziers. En fin de compte, je dirai encore, et je le pense toujours : ah, la famille, il n’y a quand même rien de mieux pour l’Humain ! Un sondage récent réalisé pour évaluer le rôle des familles au cours de la pandémie virale révèle qu’elle est plébiscitée parce qu’elle est un refuge, un dispensaire de soins physiques, moraux, spirituels, une base arrière sûre. Certes les familles tourmentées, mouvementées et discordées peuvent aussi décevoir les attentes. Le sondage le montre aussi, la pandémie n’a fait qu’accentuer leurs fragilités.

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