Voici 10 bonnes raisons de continuer à diffuser l'Evangile…

On m'a raconté qu'un jour des touristes étaient venus frapper à la porte de l'Ermitage St-Walfroy pour demander où se trouvait la statue de la déesse Arduina. Apprenant alors qu'elle avait été brisée par les soins du peuple que saint Walfroy avait converti au christianisme, ils avaient alors manifesté leur incompréhension devant ce choix de substituer un Dieu à un autre, selon eux tout aussi valable et respectable ! Dans cette réaction apparaît donc l'interrogation du bien-fondé de l'évangélisation aujourd'hui, dans une humanité animée de multiples religions, traversée d'une diversité d'idées et de courants de pensée, sacralisés pour certains… Quelles raisons, bonnes et solides, avons-nous de "proposer la foi chrétienne" comme voie préférentielle d'humanisation à nos contemporains, qu'ils soient adhérents d'une religion, incroyants, indifférents ou athées ?

1. Tout être humain a le droit d'apprendre et de comprendre l'impact et le soutien qu'apportent les messages délivrés par le Christ, par sa vie, ses paroles et ses actes. Je dresse ici une liste succinte de ce que révèle de Dieu et des humains le Christ en ses 33 années de vie sur terre. Pour Lui :

 2. Tout "être" humain est doté d'une dignité intrinsèque, quelle que soit son intégrité physique ou mentale : le respect lui est donc dû, de sa conception à sa mort.

 3. Tout être humain est doté d'un corps et d'une âme, d'un esprit qui l'appelle à développer et sa conscience, sa liberté et sa responsabilité, et ses facultés de raisonnement et de discernement.

 4. La vie physique et économique ne dit pas tout de ce qu'est pleinement l'humain épanoui, son origine, son parcours et son achèvement. S'il faut considérer les "conditions" extérieures, les interférences et les influences, il faut développer et privilégier les forces intérieures…

 5. L'homme est unique et singulier, mais il accomplit son parcours terrestre en relation aux autres. Ainsi est-ce dans ce temps et cet espace de relation que se déploie la foi chrétienne.

 6. Les pouvoirs, les savoirs, les avoirs hérités et acquis sont des opportunités pour servir et grandir, des instruments nécessaires mais provisoires, qui deviennent inutiles dans la vie éternelle.

7.  La loi, les codes, les normes, toutes les sortes de panneaux indicateurs, n'ont pour sens que de guider l'esprit vers ce qui est préférable, bon, beau, bien, juste. Le plus important, c'est le sens, l'intention et le lieu d'arrivée. La route et les codes qui lui donnent une direction ne sont qu'au service de ceux qui en bénéficient !

 8. Il faut croire en la puissance de la petite graine qui deviendra un arbre, au pouvoir de la proximité, de la patience, de la confiance, de l'écoute, de l'accueil, des actes modestes qui ont pour fin le bien et qui humblement transforment les cœurs et les milieux où ils sont accomplis, tel le sel dans les aliments, tels la levure dans la pâte et la lumière, fût-elle fragile et vacillante, posée sur la table.

9.  La force de soutien et d'appui à la décision et l'engagement que représente la prière. Celle-ci peut être aussi de remerciement, de demande, de contemplation, d'imploration, de pardon, d'offrande et d'accueil de la vie.

 10. Jésus a passé beaucoup de temps et dépensé d'énergie à lutter contre toutes les maladies et maux dont certains de ses frères et sœurs humains étaient atteints. En même temps, il a montré dans sa propre existence comment les épreuves et chemins de souffrance pouvaient devenir des montées vers la liberté et le don de soi par un Amour qui sauve et libère.

 Dans un monde plus "éparpillé" que jamais dans lequel les différenciations de toute sorte ont tendance à dériver et devenir clivages, dans lequel la liberté est prise pour le droit de tout faire pour soi et à sa guise, et le sens des responsabilités trop souvent écarté, l'Evangile peut éveiller, réveiller et fournir un logiciel, universel, susceptible de faire progresser humainement les habitants et les peuples répandus sur toute la surface de la Terre. Car si l'Evangile influence les cultures, il n'est ni une langue, ni un mode d'existence, ni un recueil de traditions, mais il peut les féconder comme le fait la pluie…

L’élargissement de la communauté des croyants est de la responsabilité personnelle de chaque baptisé investi de cette mission « d’évangéliser ». Ce service de l’autre se fait parfois par la parole et toujours par le témoignage d’une vie évangélique en lien avec l’Eglise. Tout chrétien est appelé à être non seulement « disciple » de Jésus, mais aussi « apôtre ». Alors que la culture ambiante est coupée de toute référence à Dieu, sécularisée, liée et inspirée par « le siècle » et la dimension « économique » de l’homme, et qu’elle incite vivement à faire de la foi un choix privé et intime que l’on retient en soi, le Christ appelle l’Eglise et tous ses membres à diffuser et publier le nom de Jésus et son programme de vie, ce logiciel valable et applicable par tous les peuples de la terre, catalyseur universel des énergies et aspirations de toute l’humanité.

 Ralentissant cet élan « missionnaire », plusieurs freins se dressent devant le devoir d’annoncer Jésus-Christ. La timidité que suscite parfois la conscience de ne pas être soi-même un bon chrétien exemplaire, la tendance des communautés chrétiennes à se contenter d’être des clubs de gens qui se connaissent et se fréquentent, que la pratique religieuse renferme sur eux-mêmes, leur faisant ainsi perdre le goût de s’ouvrir et d’accueillir des « nouveaux venus en recherche »… Or, sous le souffle de l’Esprit envoyé par Dieu Trinité, l’Eglise a mission d’annoncer en toute époque et en tout lieu du globe l’Evangile de vie incarné et proposé à tous par le Christ Jésus.