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Les billets du Père Lucien Marguet
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12 novembre 2021

33ème dimanche du temps ordinaire (Année B)

14 novembre 2021

Daniel 12 1-3 - Hébreux 10 11-14-18 - Marc 13 24-32

 

Ces visions d’Apocalypse du Livre de Daniel ont été écrites pour soutenir la foi des Juifs persécutés entre 167 et 164 avant J.C. Elles sont une des premières expressions de la foi en la Résurrection. Dans ce texte que nous avons entendu en 1ère lecture, il est question de « Michel, le chef des archanges ». Michel est l’un des 7 archanges qui, selon les visions de l’Apocalypse, se tiennent devant le trône de Dieu. « Michel » signifie : « Qui donc est comme Dieu ? » Et ce mot même laisse supposer un affrontement avec quelqu’un qui méconnaissait cette supériorité radicale de Dieu. Ce « quelqu’un », on le sait par un autre passage de l’Apocalypse, n’est autre que Satan ou Lucifer contre lequel se leva l’archange. « Michel et ses anges abattirent le dragon ». Daniel s’efforce de remonter le moral de ses frères abattus par les persécutions d’Antiochus Epiphane. Il proclame aussi sa foi en la Résurrection des morts : Comment Dieu pourrait-il abandonner éternellement ceux qui ont accepté de mourir pour lui ? « Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles ».

Dans la Lettre aux Hébreux, l’auteur poursuit sa comparaison entre les prêtres de l’Ancienne Alliance et Jésus. « Par le Christ, nous avons été menés à notre accomplissement, c’est-à-dire que nous sommes redevenus, grâce à lui, des hommes et des femmes libres ». Libres de ne pas retomber dans la haine et la violence ; libres de vivre en fils et filles de Dieu.

A chaque nouveau roi, le jour de son sacre, le prophète disait, de la part de Dieu : « Siège à ma droite, que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds ». La place de droite, dans la Bible, est le signe de la faveur ; sans doute parce que ceux qui sont à cette place sont protégés par la main droite, celle qui tient l’épée et donc celle qui est signe de puissance. Pour l’auteur de la Lettre aux Hébreux, c’est une manière imagée de nous dire que Jésus-Christ est bien le Messie, celui qu’on attendait.

Dans l’Evangile, on voit Jésus s’appuyant sur un fragment d’un discours de fin du monde comme on y recourait facilement à l’époque. Mais à l’inverse de tous les magiciens et charlatans qui en parlent pour faire peur et trembler, Jésus l’évoque comme une chance donnée de rassembler « tous les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre jusque l’extrémité du ciel ». En fait, Jésus nous invite à nous tenir prêts et disponibles pour le rencontrer. Nul ne sait quand ni en quelles circonstances. La fin du monde, pour chacun, c’est sa propre mort, puisque mourir c’est sortir du temps compté et de l’espace délimité. L’éternité, elle, est ce que n’aucune limite, ni spatiale ni temporelle. Et si la culture actuelle tend à occulter ou adoucir sa réalité, elle demeure le fait inévitable de la fin de toute vie. Mieux vaut y avoir réfléchi et l’intégrer lucidement. Ce qui permet de ne pas être pris au dépourvu, par exemple, quand le médecin vous annonce le diagnostic et l’échéance. L’Espérance chrétienne n’évite pas la mort, elle en dit pourtant la suite.

Ainsi donc, dans ce texte d’évangile, Jésus recourt donc au genre littéraire apocalyptique. Non pour faire peur, mais pour inviter à être attentif aux signes des temps et à s’efforcer de les déchiffrer et d’en capter les messages.

Notre esprit, d'ailleurs, est souvent sollicité à discerner les signaux que diffusent les petits ou grands événements de la vie. Le visage, les yeux, des attitudes, des gestes, des paroles, des actes, que de choses à deviner et à comprendre ! On peut vivre tête baissée. Sans faire attention aux avertissements. On peut mal interpréter ou s'arrêter à ce que l'on perçoit. Etre terre à terre. Superficiel. Jésus invite à demeurer attentif, chercheur de sens et de vérité, capable de discerner les "signes" de Dieu.

Or les signes en cours de route renvoient et révèlent une vérité intérieur que l’on ne perçoit qu’avec la foi. Alors Jésus prend l'exemple du figuier : "Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. De même vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte". Jésus vise à diffuser l’Espérance, toujours elle, vertu fondamentale pour notre vie citoyenne et chrétienne.

Jésus nous invite par conséquent à exercer et affiner nos sens, notre intuition religieuse, notre odorat évangélique, pour que nous devenions capables de reconnaître la présence de l'Esprit dans une vie, dans l'humain, fût-il banal et quotidien. Pas plus, nous dit un fameux texte biblique, que Yahvé n'était donné à reconnaître "dans" le déchaînement et le vacarme des éléments naturels, mais dans la "brise légère", Jésus ne sera non plus reconnaissable dans l'extinction du soleil et de la lune, les étoiles qui tombent... "Vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte".

 

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