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Les billets du Père Lucien Marguet
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31 janvier 2022

Foi, Charité et Espérance

 

Le passage d'une année à l'autre est souvent l'occasion d'échanger des vœux avec les membres de la famille et les amis. C'est l’opportunité exceptionnelle de partager des points de vue qui s'avèrent parfois étonnants, divers et différents quand chaque interlocuteur en vient par exemple à faire part de son sentiment intime sur la marche de la société actuelle et de son avenir ! 

Ainsi, après une longue conversation évoquant tous les maux et dangers de notre époque, sanitaires, économiques et politiques, mais surtout éducatifs puisque cette cousine que j'avais au téléphone a voué sa vie à l’Education Nationale, elle a fini par me dire : "Toi, tu es toujours profondément optimiste !" J'ai saisi cette phrase pour confier à cette personne dont j'ai toujours apprécié l'engagement humaniste que je n'étais pas tant optimiste qu’ancré dans l'Espérance, vertu que l'on reçoit de Dieu avec la Foi et la Charité. En effet, si l'espoir repose sur notre capacité d'affronter et de surmonter les multiples difficultés de l’existence, l’Espérance, elle, est greffée en Dieu qui en garantit le contenu. 

Mon optimisme pourrait être soupçonné de manque de clairvoyance et de lucidité, voire d’irréalisme, et n'apparaître qu'une façade ou une "bravade" au regard de l'évolution du monde actuel. Or l'Espérance, qui a sa source en Dieu Créateur et Sauveur révélé en Jésus-Christ mort et ressuscité, fonde et alimente sans cesse la vision des chrétiens au-delà des soubresauts et des pièges que l'aventure humaine rencontre en cours de route. On peut donc dire avec humilité que les croyants voient dans les brouillards épais l'annonce du soleil levant, dans la porte fermée le rayon de lumière au travers de la serrure, dans la nuit profonde la certitude du jour qui va pointer ! 

Ainsi donc, immergé dans ce monde précaire et blessé de tant de façons, on pourrait croire que selon le tempérament de chacune et chacun, pessimiste ou optimiste, on peut être gagné par l'angoisse ou protégé par une confiance naturelle. Bien sûr ces caractéristiques psychologiques existent, que l'on peut s'efforcer de modifier. Mais on peut aussi, si on a la chance de connaître Dieu et de lui faire confiance, consentir à accueillir l'Espérance qu'il désire offrir au monde et à la marche de son histoire, à l'image d'une source jaillissante qui n'a pour projet que d’irriguer les terres de la vallée et les rendre fertiles. Je ne sais pas si ma cousine a été convaincue par mes propos, elle qui n'a jamais baigné dans ces domaines situés aux frontières de la réflexion religieuse mais qui a toujours cru en un "monde amélioré" possible. Certes je voulais sans doute échapper à ce reproche fait parfois aux croyants d'être de doux rêveurs utopistes et en même temps montrer que l’Espérance actualise la foi en Dieu. 

Je sais bien que les manières d'échapper à la morosité et à la tristesse, à l'angoisse que génère le fait d’envisager "l’Avenir", avec sa kyrielle de difficultés et de souffrances possibles, débouchent souvent sur l'invention de solutions immédiates qui font oublier, qui détournent l'attention, érodent les aspérités. La fuite ou l’ignorance, les distractions, la critique et l'accusation d'autrui en désignant des boucs-émissaires en tous domaines, sont des modes opératoires courants à notre époque pour tenter d'échapper à nos responsabilités personnelles et collectives. L’écume et l’écorce, la surface, nos jugements rapides et superficiels sont parfois des pièges dans lesquels nous sombrons.

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