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Les billets du Père Lucien Marguet
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5 février 2022

5ème Dimanche du temps ordinaire (C)

6 février 2022

Isaïe 6 1-2a.,3-8 - Corinthiens 15 1-11 - Luc 5 1-11

 

Jésus saisit les occasions, les événements, les lieux, pour annoncer son message évangélique. Il s'adresse à des personnes, mais souvent au milieu des foules. Il va dans les synagogues, mais aussi en plein air, sur les marchés, les places, au bord du lac. 

Jésus aime se retrouver au bord du lac. L'eau représente la vie dans un pays de sécheresse. La pêche une source d'économie. Les poissons, abondants dans ce lac, une alimentation. Le lac de Génésareth, et surtout Capharnaüm, est un lieu où beaucoup de gens différents se croisent, se confrontent, font du commerce. Jésus à la fois attire les foules mais s'arrange aussi pour se mêler aux gens. Ce jour-là, pressé de toutes parts, il va utiliser une barque pour prendre de la distance. Tout un symbole de ce qu'est Jésus. Quelqu'un au milieu de tout le monde, mais en même temps distinct, différent. "Il demanda à Simon de s'éloigner du rivage et s'assit, et, de la barque, il enseignait la foule". L'acte d'enseigner est souvent mentionné dans l'Evangile. Il s'agit de faire connaître, de transmettre, d'alimenter les esprits et les coeurs, de nourrir la Foi et l'Espérance. L'enseignement nourrit les foules. Les enfants savent bien que les parents ne leur donnent pas seulement la nourriture, mais aussi les conseils, leur confiance. Jésus témoigne ainsi auprès de ses apôtres, de Pierre qui a prêté sa barque, que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de la Parole. Une Parole venue par cet autre qu'est Jésus. Il suscite ainsi la confiance en lui. Si Jésus aime se faire proche, se mêler, il aime aussi prendre de l'avance, car dans la distance ainsi existante il y a place pour se laisser interpeller, bouger, progresser, le suivre. 

Muni de cette confiance, Simon ne résistera pas longtemps à l'invitation que lui fait Jésus d'avancer au large, alors qu'il vient d'avoir, pourtant en pêcheur avisé, une expérience malheureuse. "Sur ton ordre, je vais jeter les filets." La confiance dans le Seigneur ne tarde pas à transformer la pêche désastreuse en pêche miraculeuse. Les compagnons de l'autre barque vont même venir à la rescousse. Ce n'est pas seulement les poissons qui remplissent les barques, mais la foi qui sera suscitée en Jésus. Cette pêche abondante accrédite l'enseignement prononcé par Jésus. Nourriture spirituelle et nourriture du Corps, Jésus accomplit sa Mission de vie. Du coup, Pierre demande à Jésus de s'éloigner, comme il fallait s'éloigner de certaines catégories de gens impurs, non fréquentables : lépreux, Samaritains, publicains, bergers, pécheurs de toute sorte... Mais Jésus dit à Simon : "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras." A cet écartement réclamé, Jésus répond par l'annonce d'une Mission qu'il a l'intention de confier : c'est alors que dans cet échange réciproque de confiance nait une relation forte : "laissant tout, ils le suivirent". 

A une semaine de la 30ème Journée des Malades le 13 février, le « Dimanche de la Santé », qui a pour thème la compassion et la miséricorde divines, nous pouvons confier à Dieu le monde des malades et celui des soignants. Les uns et les autres se doivent de développer la confiance. Or, dans ce domaine des soins de la vie, la Parole compte énormément. Une parole transmet les sentiments de sérénité, de paix, d'accueil de ce qui survient… La parole dans les visites aux malades, la leur, celle des bien portants, celle des soignants. Une parole mesurée et vraie qui accompagne et entame les peurs, apporte un peu de clarté et de réconfort. La Parole qui compatit par des mots justes, mais aussi des silences patients et respectueux de l'intimité et du jardin secret de chacun. Il n'y a rien de plus blessant que des gens qui, sous le prétexte d'une visite faite à un malade, s'épanchent longuement sur leurs propres blessures ou se permettent des questions intrusives ou des reproches qui poussent le malade au remords ou au repli sur lui-même. 

Pensons à ce monde immense des chercheurs passionnés de comprendre les mécanismes de la vie, les raisons de leur détérioration et les remèdes pour soigner. Prions aussi pour tous les urgentistes prêts à se rendre là où surviennent des catastrophes pour y apporter leur compétence et leur généreuse humanité. Prions Dieu pour qu’il nous aide à découvrir encore plus combien nos vies humaines sont liées et reliées dans le meilleur et dans le pire, et comment nous sommes appelés à nous sentir frères et sœurs de la même humanité par-delà toutes les frontières. 

Prions saint Vaast, catéchiste de Clovis qui se préparait au baptême avec l’aide de Clotilde et de saint Remi, pour être nous aussi des témoins de la foi en Jésus pour nos proches, comme Jésus n’a cessé de l’être durant ses trois ans de vie publique. 

Amen.

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