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Les billets du Père Lucien Marguet
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2 juillet 2022

Pécher par « omission »

 

Dans la démarche pénitentielle qui introduit le déroulement de chaque messe, la « confession des péchés » en pensées, en paroles et en actions comprend aussi ceux commis « par omission ». Il est vrai que souvent nous prenons davantage conscience de nos erreurs, de nos comportements fautifs, des actions mauvaises qui font du mal aux autres, et que nous ne pensons pas toujours à ce que nous avons « omis » de faire de positif, de bien et de beau, alors que cela s’avérait possible, et que c’était parfois possible et attendu par l’entourage. 

Les péchés par omission peuvent relever d’un oubli, d’une indifférence ou d’une négligence, ou encore d’une logique préférentielle qui nous fait agir d’abord selon les intérêts que nous recherchons en priorité. Or l’antidote morale et spirituelle du péché d’omission est d’abord de partir de « l’autre », de ses besoins et aspirations, et de se sentir mobilisé pour servir. On peut appeler cela « se décentrer de soi » et s’habituer peu à peu à positionner la vie des autres en première place en nos pensées et en nos actes. 

La vie de couple, mari et femme, se nourrit d’une communication par les mots mais aussi par la connaissance mutuelle dans laquelle chacun(e) devine et anticipe les besoins de l’autre. Des parents manifestent leur affection pour leurs enfants non seulement par les approbations de leurs réussites et de leur progression, mais aussi à travers des mises au point sincères et franches, dans un esprit de liberté et de vérité. Les enfants apprennent à se confier et à contribuer, par des initiatives prises à leur taille, à la vie de leur famille, de leurs frères et sœurs et aux devoirs scolaires, dans un esprit de maturité et de responsabilité croissante et consciente.

Les prêtres, les religieux qui ont accepté la mission que leur confie l’Eglise ne peuvent se contenter de remplir un calendrier et de s’y conformer, au risque de se comporter en fonctionnaires du culte. N’ont-ils pas à demeurer éveillés pour accueillir l’imprévisible, l’inhabituel, et consentir à accompagner leurs frères et sœurs en humanité, de tout âge et de toute origine, qui feraient appel à eux pour trouver leur route ? 

Je pense aussi aux péchés d’omission de celui qui se rétrécit et se recroqueville sur lui-même et renonce à élargir son regard ! Je pense aussi à celles et ceux qui jugent sans analyser et qui se forgent des pensées hermétiques ; à celles et ceux qui inventent des rumeurs à partir d’événements prétextant que chacun est libre de penser ce qu’il veut ! Or penser du mal des autres, c’est déjà pécher contre lui. Regarder le monde à partir de son point de vue strictement subjectif, égocentrique voire individualiste, c’est faire main basse sur la vérité et la réduire à sa stricte convenance. L’étroitesse d’esprit, le refus de chercher à connaître et comprendre, de se remettre en cause, avec humilité et passion, pour progresser, me semblent aussi relever du péché d’omission. 

En résumé, le péché d’omission, n’est-ce pas accepter de fermer les yeux et les oreilles, d’éteindre la lumière du jour, de mettre au ralenti certaines facultés, voire carrément d’en prendre congé ? Pécher par omission, n’est-ce pas plus ou moins s’enfermer dans le silence et l’obscurité de son âme, et se priver de recevoir la lumière et la chaleur de Dieu miséricordieux ?

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