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Les billets du Père Lucien Marguet
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9 septembre 2022

« Dieu juste et bon »

 

Certains textes bibliques de l’Ancien Testament donnent l’image de Dieu exigeant et même si terrible qu’il poursuit les méchants et injustes jusque dans le grenier où ils se sont réfugiés pour cacher leurs méfaits. Faut-il en conclure que Dieu nourrit des sentiments de vengeance et qu’il est un juge intraitable de nos vies ? Ce visage sévère qui lui est attribué est-il en contradiction avec celui que Jésus a révélé de celui qu’il appelle son Père ? 

La parabole des ouvriers de la dernière heure peut nous aider à mieux comprendre qui est Dieu. Le maître de la vigne embauche des ouvriers à différentes heures de la journée après avoir convenu du montant du salaire avec les premiers. Au moment de passer à la caisse, ceux qui ont travaillé le plus longtemps pensent être rémunérés au-dessus de ce qui avait été convenu. En réalité tous, quel que soit le nombre d’heures passées dans la vigne, reçoivent un salaire équivalent. Le maître de la vigne, Dieu, ne se montre pas injuste, puisqu’il honore son contrat. Mais il se montre plus que juste avec ceux qui ont moins travaillé parce que personne ne les avait embauchés. On peut même ajouter que Dieu regarde l’ensemble de ces ouvriers avec une égale conscience de l’argent dont ils ont besoin pour vivre, non seulement pour rétribuer leur travail mais aussi en veillant à leur « pouvoir d’achat ». 

Oui, Dieu est attaché à la justice, au respect des droits et des lois, à l’égalité, mais son amour de Père le pousse à faire plus que les respecter strictement, à les déborder ! Invités par Jésus à vivre de charité, les chrétiens ne peuvent oublier qu’ils se doivent déjà d’être justes dans leur vie. Comme nous le montre la parabole des ouvriers de la dernière heure, le maître de la vigne ne s’est pas contenté d’appliquer la grille de salaire selon les heures de travail fourni. Il a rémunéré les divers ouvriers en tenant compte du paramètre des nécessités de la vie humaine. La justice envisagée par Dieu inclut l’égalité, mais en même temps la possible variété des différences à honorer. 

Un enfant qui naît, un jeune lycéen ou un adulte qui fonde une famille, tous sont dotés de la même dignité, et pour autant la justice n’exige pas de les soutenir de la même façon. Une société est juste quand elle adopte et adapte ses services à la réalité de l’existence des gens qui la composent. Aussi quand j’entends accuser Dieu d’être injuste lorsqu’une maladie incurable s’abat sur une personne ou quand une mésentente profonde fait imploser une famille, lorsqu’un accident grave génère un handicap durable, quand j’entends conclure que Dieu est peut-être jaloux de nos réussites, qu’il nous punit au moyen de nos échecs, qu’il se lance à notre poursuite ou nous attend au coin d’un bois pour nous prendre en faute, nous juger sévèrement et nous condamner à jamais, alors j’invite mon interlocuteur à ouvrir avec moi la Bible pour essayer de reconnaître ensemble le vrai visage de Dieu, créateur et Père, dont Jésus a été l’incarnation, Dieu juste et bon !

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