Enseigner demeure et restera toujours une priorité

La nécessité de transmettre les connaissances et les conditions du bien vivre ensemble demeure un impératif social et sociétal quand bien même les conditions dans lesquelles ce devoir s’accomplit traversent une évolution considérable. Alors qu’autrefois le monde enseignant était reconnu comme le seul détenteur des savoirs, nous constatons aujourd’hui que les enfants, les adolescents, les jeunes, détiennent les moyens pour s’informer par eux-mêmes, grâce à internet et au smartphone qu’ils possèdent et manient avec dextérité. Ces sources de connaissances plurielles et multiples entrent en concurrence avec l’école, le collège et le lycée et peuvent « rivaliser » avec les connaissances que le monde enseignant est chargé de diffuser ! Je n’oublierai pas dans ces diverses sources que la jeunesse possède à portée de main les réseaux sociaux qui interconnectent leurs utilisateurs en un clic pour le meilleur et pour le pire. 

L’acquisition de ces techniques désormais utilisées par tous, - mis à part quelques exceptions exigées par des parents vigilants -, est un phénomène massif qui pèse sur le rôle de l’école et des enseignants et, il faut l’ajouter, sur celui des parents eux-mêmes. Il existe désormais plusieurs sources pour recueillir la réalité objective. Ces sources peuvent converger, mais aussi parfois diverger, voire se contredire et semer le doute, décrédibiliser toute connaissance qui ne serait pas soutenue par une confiance de nature affective. Un élève qui aime son professeur a en effet plus de facilité pour assimiler ce que celui-ci lui enseigne ! 

Parmi les accès qui constituent de réels dangers, il faut citer les sites violents et en particulier les sites pornographiques. Les images perçues dans le secret ou parfois en bande diffusent des comportements déformés et déviants des relations affectives et sexuelles que tout jeune est appelé à développer harmonieusement en sa propre vie. 

En constatant tout ce que je viens de dire trop brièvement, les interrogations que ressentent aujourd’hui les enseignants sur la façon nouvelle d’exercer leur magnifique métier ne nous étonneront pas ! Leur mission est complexe, elle continue à être indispensable. Ne doit-elle pas s’effectuer avec davantage de liens organiques avec les parents, les associations sportives, familiales et culturelles ? Face à ces torrents de connaissances et d’initiations à la conduite de leur vie, les jeunes n’auraient-ils pas besoin d’être aidés pour sélectionner, hiérarchiser et ne retenir que ce qui est de nature à les construire réellement et durablement ? 

J’ai déjà fait à ce sujet un billet intitulé les trois S, et pour conclure ce petit texte de réflexion, je suis tenté d’y revenir et d’insister à nouveau sur la nécessité de s’en inspirer pour grandir et vivre bien :

La Science : comment ne pas souhaiter à tout être d’accroître ses connaissances possibles ?

La Sagesse : la vie ne réclame-t-elle que des connaissances, n’a-t-elle pas besoin de sens et de finalité, d’esprit  et de références morales ?

Et enfin, la Sainteté : c’est avoir intériorisé en soi la présence et le respect de l’autre et, en particulier pour les croyants en Dieu, l’obéissance consentie et assumée à sa loi d’Amour.