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Les billets du Père Lucien Marguet
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17 septembre 2022

Le sabbat a été fait pour l’homme…

 

A plusieurs reprises, Jésus a été interpellé par des Juifs pointilleux sur l’obéissance aux observances et aux lois du judaïsme, telle celle de s’interdire toute activité hebdomadaire le jour du sabbat. Jésus ne rejetait pas ce principe, mais il n’en faisait pas une priorité absolue comme celle de promouvoir la vie et d’aimer Dieu et les frères humains. L’application des commandements exige de chaque croyant non pas une soumission aveugle, mais plutôt un discernement éclairé et une application fondée. La liberté de conscience étayée par le maximum de données demeure toujours pour le « croyant » le moteur principal de sa vie ! 

L’enjeu est donc d’articuler la loi et la liberté. Imaginons une bande de gamins sur un terrain de jeux. Il vaut mieux pour eux qu’avant de commencer leur jeu ils soient d’accord sur un règlement qui imposera à tous la façon de jouer. Pour que s’instaure un bien-vivre ensemble, toute société a besoin de lois références communes ! Car si chacun se met à interpréter les règles et en invente d’autres ou les conteste lorsque leur application dérange, aucun « jeu collectif » n’est plus possible. Les lois, normes, règles, rites, ne sont pas des empêchements mais des passerelles et des ponts. Ils n’ont pas pour mission d’éloigner ou de diviser, mais plutôt de faire se rencontrer et s’associer davantage. Laisser chacun(e) se fabriquer ses propres critères pour vivre, c’est pour une société ou une communauté croyante faire courir le danger à tous de subir des conflits et de se retrouver plus séparés ! 

Quand dans notre vie personnelle nous prétendons nous affranchir de toute norme, convenance, règle de bienséance ou recommandation répertoriée, alors le devoir s’impose de donner les raisons qui justifient de ne point s’y soumettre. De fait, obéir aux lois d’une façon mécanique ne suffit pas. Les lois ont besoin d’être commises et mises en œuvre en étant conscient de l’esprit qui a présidé à leur institution. Les modes d’application des lois peuvent varier selon les circonstances et les lieux de leur mission, sans que toutefois leur sens et leur finalité ne puissent être modifiés. Par exemple, les chrétiens ont vu la loi de « jeune et abstinence » du Carême évoluer, mais ces quarante jours précédant Pâques demeurent un temps durant lequel chaque croyant et l’Eglise tout entière sont invités à se convertir à l’Evangile de vie et d’amour du Christ. Les conditions du carême chrétien peuvent changer, mais pas sa raison d’être ! 

Les phares côtiers qui s’allument chaque soir sont certes plus utiles aux navigateurs arrivant de très loin qu’aux marins habitués des lieux. Ces « avertisseurs de la nuit sont pourtant d’une égale utilité pour tous quand sur l’océan dangereux surviennent les brouillards opaques et les vagues déchaînées… ! Jésus lui-même disait : « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l’accomplir »… Ne lâchez pas les lois, la doctrine, qui sont des points de repère culminants comme les sommets des montagnes le sont pour les marcheurs au cours de leur parcours… Mais en même temps soyez très indulgents avec ceux et celles qui les méconnaissent et même y désobéissent ! Ne faut-il pas réaffirmer une fois de plus qu’obéir va de pair avec « réfléchir » ?

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