Première des communions

Le Chesne, 5 mars 2023

Genèse 12 1-4a - 2ème Timothée 1 8b-10 - Matthieu 17 1-9

Accueil 

Nous sommes tous les invités au repas de Jésus. Aujourd’hui, nous avons 4 convives de plus à la table de Jésus, 4 enfants qui vont faire leur première des communions. Nous sommes fiers et heureux de les accueillir en ce 2^ème dimanche de Carême sur la route de Pâques.

En ce dimanche, nous sommes aussi invités à penser et prier pour les grand-mères, dont, en Eglise, nous savons le rôle important de soutien aux parents et dans la transmission religieuse au sein de la famille.

Comme ces enfants qui ont fait leur « première confession » il y a quelques semaines, nous demandons à Dieu de nous pardonner nos fautes, nos sorties de route, nos égarements, nos manques d’amitié fraternelle.

Homélie 

Jésus a vécu durant 30 ans à Nazareth. Près de sa mère Marie. Il travaillait avec Joseph, qui était charpentier. Avec eux il fréquentait la synagogue. Il étudiait l'histoire des Hébreux, le peuple dont il était l’un des enfants. Il priait Dieu chaque jour. À 30 ans, il reçoit le baptême que donne Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain. Commencent alors trois ans de vie publique durant lesquelles Jésus enseigne les foules, guérit les malades et pardonne aux pécheurs pour que leurs péchés ne les privent pas de progresser et de s’améliorer. 

Or, dès le début de cette mission, Jésus appelle des hommes à devenir ses compagnons de route. Ainsi chaque jour à ses côtés ils entendront ce qu'il dit, verront ce qu'il fait et apprendront ses messages de vie et d'amour, de liberté et de paix. Jésus leur transmet pendant trois ans ce qu'ils auront eux-mêmes à diffuser lorsque Lui ne sera plus parmi eux. Aujourd'hui ce sont vos parents, tous les éducateurs, les enseignants, les catéchistes, qui ont l'importante mission de vous confier ces bagages qui vous donneront l'énergie pour votre vie.

Au bout de ces trois ans, Jésus pressent qu'il va être arrêté, jugé, condamné à mourir sur la croix. Il invite ses disciples à prendre le repas pascal avec lui. Il sait que ce sera la dernière fois. Ce repas pascal se déroule chaque année, encore aujourd'hui pour les juifs. Il fait mémoire de leur libération d'Égypte sous la conduite de Moïse après 400 ans d'exil dans ce pays. Lors de ce dernier repas, Jésus fait ses adieux aux disciples. Il lave les pieds de ses invités. Il résume ainsi sa vie : servir les autres. Il les invite à faire de même dans leur vie : servir. Ensuite Jésus prend du pain qui restait sur la table. Il dit : « Prenez et mangez, ceci est mon corps ». Et du vin : « Prenez et buvez, ceci est mon sang versé pour vous ». Pourquoi Jésus fait-il ces gestes accompagnés de ces paroles ? Sans aucun doute, Jésus a voulu inventer une façon de demeurer parmi ses disciples quand eux-mêmes auront à continuer la mission qu’il a inaugurée. 

Jésus dit  aussi : « Faites ceci en mémoire de moi ». Cela veut dire que lorsque les chrétiens célèbrent la messe, appelée aussi eucharistie, Jésus devient présent dans le pain et le vin que consacre le prêtre. Or Jésus veut faire plus qu'être devant ou parmi nous, il nous fait la grande amitié de venir en chacun(e) de nous. Et en l'accueillant dans notre cœur, nous sommes unis aux autres qui communient aussi. C’est là un lien spirituel qui nous relie profondément aux autres. Par l’hostie, nous croyons que Jésus vient faire sa demeure en nous. Il nourrit et construit ainsi son corps sur terre qui est l’Eglise. Car nous formons ensemble, communauté de croyants en Jésus, une famille dont les membres qui le composent sont divers et différents, mais tous unis à Lui. 

Chers enfants, vous avez demandé à faire aujourd'hui votre première des communions. Peu après votre naissance, c’était vos parents qui avaient choisi de vous faire baptiser. Aujourd’hui, c'est vous qui validez ce choix : après avoir reçu la parole de Jésus au catéchisme, vous recevez aujourd'hui Jésus dans l’hostie. Par la communion régulière à l'hostie et l'écoute attentive  de sa parole, Jésus devient comme un copilote de votre vie. Il est devenu votre ami, notre ami commun, entre chrétiens. Nous sommes très heureux que vous puissiez ainsi nous rejoindre. C'est une vraie joie pour vous et pour nous et d'abord pour Jésus, en même temps qu'un chemin à poursuivre à ses côtés, à la manière des apôtres. 

Il n’est pas rare d’entendre cette question dans la bouche de parents : à quoi sert la religion ? A quoi bon envoyer nos enfants au caté pour qu’ils fassent leur communion ? J’ai trouvé un jour une réponse imagée qui me convient bien, celle de Frère Martin Sahajamanda : « La religion doit être un ‘nid’ et pas une cage. En effet, elle doit être envisagée comme un nid qui permet à l’être humain de grandir, d’évoluer, de devenir conscient et de s’humaniser ».

Les enfants, vous êtes encore dans le nid de votre famille et, comme les oisillons, ce sont vos parents, vos enseignants, vos catéchistes qui vous ravitaillent afin de faire grandir votre corps votre esprit, votre cœur. Une cage retient captif, prisonnier, un nid est provisoire et prépare à l’envol et à la liberté.

Remercions Dieu de nous donner une famille et des adultes qui nous donnent confiance et nous apprennent à nous aimer les uns les autres, comme Jésus nous aime.

Amen.