Il reste tant à faire… à changer…

Il n'est guère difficile de constater que l'œuvre de Jésus venu sur terre pour sauver l'humanité est loin d'être achevée. La vraie liberté, la paix, le respect et la promotion de la vie, l'unité dans la diversité, la bienveillance à l'égard des différences, tous ces thèmes de l'aventure humaine réclament notre contribution personnelle. Jésus est venu partager notre condition humaine pour l'améliorer et lui donner les chances de réussir. À la suite des apôtres à qui Jésus a remis son tablier avant de les quitter, c'est aujourd'hui à nous les chrétiens et à tous les humains de bonne volonté qu’il revient de rendre le monde meilleur. La violence, la guerre, les rejets brutaux de l'autre, l'égoïsme, l'orgueil, l'autosuffisance, la domination par l'argent ou l’idéologie, et tant d'autres dérives sectaires… Le champ où les semences d'Evangile peuvent fertiliser et féconder l'universelle humanité est vaste. Et à l'image de l'agriculteur ou du jardinier, il faut sans cesse recommencer et proposer l'Évangile à chaque génération à toute époque de l'histoire.

 Moi-même j'ai cru que les guerres d'hier, les erreurs idéologiques, les philosophies fumeuses nous serviraient de leçon et nous éviteraient de retomber dans les mêmes erreurs. Or cette sagesse espérée n'est jamais acquise ni installée. Elle exige de notre part une vigilance et une mobilisation continues. Bien sûr chacune et chacun doit trouver sa place et, selon ses talents,  assumer ses responsabilités pour améliorer la vie, la sienne et celle des autres, celle des proches et des lointains. Car tous les êtres humains habitent la même maison que les relations et les interconnexions réunissent dans le meilleur et dans le pire ! 

En même temps que Jésus se glisse dans notre humanité en naissant au cœur du peuple juif, ses pensées, ses paroles, ses actes montrent que s'il est venu sur terre par un peuple, il apporte le salut à tous les peuples. Cette réalité a pour conséquence que les chrétiens, l'Eglise, la foi en Jésus n'ont pas d'espace réservé sur terre, de royaume puisque le contenu du message évangélique a une destinée et une performance universelles. Jésus n'a jamais eu de royaume, mais il a toujours prétendu régner, imprégner, convertir les esprits et les cœurs à l'esprit qui animait sa vie. 

Les juifs de la diaspora ont ressenti le besoin de se rassembler en Israël, les musulmans de créer des états théocratiques, le catholicisme, lui, a vocation à traverser les frontières, à se sentir à l’aise en toute langue, à imprégner tous les modes de vie. Car Jésus s’offre comme un chemin de vie pour tous : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».