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Les billets du Père Lucien Marguet
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22 janvier 2024

3ème dimanche du temps ordinaire (Année B)

21 janvier 2024

 

Jonas 3 1-5-10 - 1ère Corinthiens 7 29-31 - Marc 1 14-20

 

Dans une courte histoire pleine d'humour, complètement inventée, le livre de Jonas, écrit au milieu du 5ème siècle après l'exil, veut montrer que Dieu aime l'humanité tout entière et qu'il veut le salut non seulement d'Israël, son peuple choisi, mais de toutes les nations. La grande ville que l'on traverse en 3 jours, le poisson qui avale Jonas... tout est symbolique. Par ce récit, l'auteur du livre de Jonas voulait réagir contre l'esprit étroit et particulariste des Juifs qui, après leur retour de captivité, reprochaient à Dieu de ne pas châtier les païens assez fort et assez vite.

Or Dieu ne voit pas comme voit l'homme. Jonas demande à Dieu de détruire Ninive. Entre-temps la ville se convertit. Et Ninive n'est pas détruite. Jésus précisera aux scribes et pharisiens qu'il ne leur sera pas donné d'autre signe que celui de Jonas : c'est-à-dire sa prédication et surtout sa résurrection du tombeau que symbolise le ventre du poisson (Mt 1239). Et nous, demandons-nous à Dieu d'adopter notre point de vue sur les événements et les autres, ou, à l'instar de Jonas, n'est-ce pas à nous de convertir notre regard à celui de Dieu ? 

En 2ème lecture nous avons entendu la suite des conseils moraux de Paul. Ici sur le détachement. La clé de la pensée de Paul, c'est que la loi juive avec ses multiples commandements et observances est dépassée. Le chrétien est celui qui adhère à une personne, le Christ, et non à un ensemble de règles. Mais ce lien privilégié au Christ a pour retombées des exigences de vie, un comportement. La foi, si elle n'est pas d'abord une morale, a pourtant des conséquences dans la façon de conduire sa vie. Chrétiens, il nous faut à la fois être convaincus mais en même temps détachés pour demeurer libres. Libres pour nous enrichir et progresser toujours, c'est l'inverse du fanatisme et du fondamentalisme. 

La page d'évangile de Marc entendue il y a un instant nous raconte la vocation des premiers disciples. Matthieu a écrit de son côté le même récit. Jésus choisit ses premiers disciples parmi ceux qui "jetaient des filets" dans le lac de Tibériade dont la réalité économique était de grande importance au pays des Juifs. Jésus leur annonce qu'ils seront pêcheurs d'hommes. L'image était claire pour eux, il s'agissait de retirer les hommes des filets de la mer, figure traditionnelle des forces du mal.

A d'autres moments, Jésus recourra à d'autres images puisées dans le paysage culturel et social de son temps. Celle du moissonneur ou celle du vendangeur, celle du berger.

A Pierre il demandera d'être le pasteur de son troupeau. Les protestants ont d'ailleurs gardé ce terme de Pasteur. 

Comme ces travailleurs du lac, nous avons été rejoints par Jésus et appelés à le suivre pour dérouler notre vie en sa compagnie. S'il nous arrive de témoigner de lui en paroles et en actes, alors nous ne sommes pas seulement disciples mais apôtres. L'on peut se demander quel filet il nous faut offrir. J'entends par là quels talents, quelles capacités nous offrons de bon cœur au Christ et, à cause de lui, aux autres. 

Ces pêcheurs de poissons sont devenus des pêcheurs d'hommes. Ils ont mis leurs dons au service du Christ Sauveur d'humanité. Le Christ continue d'attendre cela de l'Eglise, sa présence aujourd'hui dont nous sommes, chacun, membre actif, coopérateur et acteur. 

Il est remarquable, dans l'appel des disciples comme dans le livre de Jonas et la lettre de Paul aux Corinthiens, que la Parole adressée provoque à se lever, se tenir debout, progresser, voire même à adopter un comportement différent. La Parole, c'est le seul moyen qu'ont l'Eglise, les prêtres, les pasteurs, les semeurs, les pêcheurs d'hommes pour transmettre ce que Dieu leur confie d'annoncer aujourd'hui en son nom. Une parole qui fait tilt. La Parole qui touche la cible qu'est le cœur. La Parole qui donne du grain à moudre et du pain pour la route...

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