A quoi bon le sacrement du Pardon ?
Certes, à l'image du Père de l'Enfant prodigue, dans cette parabole racontée par Jésus, Dieu, en son cœur paternel, se tient toujours prêt au retour vers Lui de ses enfants éloignés. Mais, comme l'enfant prodigue qui n'a pu bénéficier pleinement des preuves de pardon de son Père et de son amour intact, nous avons besoin du signe sacramentel du Pardon que Jésus a confié à l'Eglise, le soin d'accomplir en son nom : "au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés". Parce que nous sommes Corps et Esprit, nous avons besoin de signes sensibles, visibles et audibles. Nous le savons d'expérience, nous vivons de gestes, d'attentions, de lettres, de paroles, qui font signe des liens existant intérieurement. Et s'il arrive que ces liens se détériorent, nous éprouvons le besoin de les réparer par des actes concrets. Comment avoir la certitude que l'offensé me pardonne, sinon en lui donnant l'occasion de me le dire de vive voix ? Ce qui suppose que je me suis approché de lui et lui ai fait comprendre le regret de l'avoir blessé.
"La confession" est l'inverse d'une pratique culpabilisante. Elle détruit en soi tout ce qui empêche de progresser avec sérénité. Le sacrement du Pardon célèbre l'amour du Père toujours offert. Certes, comme pour la source jaillissant en abondance, il revient aux marcheurs de s'y arrêter et de s'y abreuver.