Jésus entre à Jérusalem où il va mourir…
Seigneur, cette foule qui t'acclame lors de ton entrée "royale" dans Jérusalem réclamera peu après ta mort en croix à Pilate qui, faute de motif pour te condamner, cherchera des gens pour le faire à sa place. Tout le monde sait que les foules sont versatiles et manipulables ! Selon les idées et les valeurs en cours, les modes et les vogues en haut de l'affiche, l'éphémère et le circonstanciel prennent le pas sur l'essentiel.
Tu as connu cela, Seigneur, plus d'une fois dans ta vie. Né dans la pauvreté à Bethléem, tu as vécu dans la simplicité effacée de Nazareth. Et durant tes trois années de vie publique tu vas croiser des gens qui t'entourent d'estime, comme à la multiplication des pains, et refusent tes paroles lorsque tu leur parles d'un autre pain de vie qui est ton corps livré. Ce soir-là, tu es si triste de voir presque tout le monde partir que tu demandes à tes disciples : Vous aussi, vous allez me quitter ?" Et cette belle réponse de Pierre : "A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle".
Il n'empêche, qui n'a jamais ressenti en sa propre vie la trahison d'une amitié, la violence d'une parole blessante, l'amertume d'une infidélité, la cassure d'un lien ? Moi-même, Seigneur, je t'ai souvent oublié, ne revenant vers toi et ton église que lorsque j'étais dans le besoin ou la peine. Ma confiance en toi est bien trop souvent utilitaire, alors que toi tu nous aimes en permanence dans la gratuité.
Seigneur, je te remercie pour la force de ta liberté et de ta volonté, pour la puissance de ton Amour et la constance de ta fidélité.