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Les billets du Père Lucien Marguet
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2 septembre 2011

L'universalité de l'Eglise

Qui n'a observé que l'un des charismes de l'Eglise catholique était précisément sa capacité à manifester l'universalité ? La place St-Pierre à Rome, les lieux de pèlerinage tels celui de Lourdes et d'une façon éclatante les Journées Mondiales de la Jeunesse, par la diversité et la pluralité des gens qu'elles accueillent, expriment clairement cette universalité de l'Eglise catholique.

 L'universalité est cependant plus que l'internationalité. Elle est une capacité à rejoindre des gens différents d'âge, de race, de culture, de niveau social, et à leur permettre de se sentir d'une même humanité et communier dans un esprit commun. Ainsi donc le caractère universel n'abolit pas les distances et les différences, mais il les transcende.

 Au retour des grands rassemblements d'Eglise, chacun retrouve son lieu et son milieu, ses habitudes et attitudes particulières, la langue, les coutumes et les traditions de sa "tribu". Pourtant cette expérience forte de la catholicité de l'Eglise peut avoir laissé des messages dans le cœur de tous les participants. Chacun en effet peut avoir mieux compris que sa recherche intime d'un sens à sa vie et d'une foi en Dieu, il la partage avec tant d'autres qui habitent ailleurs et autrement. Chacun peut aussi guérir de cette tendance parfois instinctive à vouloir que tout le monde vive la foi de la même façon que soi. Chacun peut également découvrir qu'il n'y a pas une façon uniforme et unique de penser, choisir, agir, se diriger selon l'Evangile. L'Esprit Saint garantit à la fois la cohésion et la cohérence, dans leur diversité, des membres de l'Eglise voués à être un seul Corps, en même temps que leur vivante unité.

 Ces rassemblements ecclésiaux invitent à encore plus d'humilité et de simplicité ceux qui les vivent en profondeur. En effet chacun peut ressentir qu'il n'est pas le centre ni du Monde ni de l'Eglise. Aucun croyant ne vit l'Evangile sans le traduire à travers une culture, une façon de vivre particulière. Chacun transporte avec lui les travers, les défauts, le passé et les erreurs de son milieu, de son pays et de sa famille humaine. Ainsi la meilleure des intentions de témoigner de Jésus en paroles doit-elle être authentifiée par des actes.

 J'ajouterai enfin que l'Eglise se montre catholique lorsqu'à travers des chrétiens de tout pays, de tout milieu, on peut deviner la même source d'inspiration en Jésus-Christ. Quelle est donc la différence entre les JMJ et les rassemblements de masse sur la place Tien an Men à Pékin devant le mausolée de Mao ou sur la Place Rouge à Moscou devant celui de Lénine ? Les foules de la place St-Pierre, polyformes et polychromes comme celles de Lourdes, de Fatima et des JMJ à Madrid, aux drapeaux du monde entier, n'imposent pas d'uniforme ni de pensée unique. Elles sont des lieux de rassemblement où se forme un peuple d'appelés à former un seul corps dans une communion de membres qui s'associent pour être ensemble, d'une façon libre et responsable, le Christ au cœur du Monde.

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