Croire

La foi n'est pas d'abord un contenu, mais un élan du croyant vers Dieu. Que l'on croie un peu, par intermittence ou tout le temps, cela montre que l'on n'a pas rejeté Dieu de nos pensées. Au contraire, il garde une place et un rôle. Son nom n'est pas effacé et oublié. Un être humain peut ignorer toute sa vie durant que Dieu existe si personne ne l'éveille ni ne le renseigne jamais. Mais nul n'échappe aux questions de fond que le fait d'exister lui pose dans les diverses étapes et circonstances de son existence : d'où je viens, et où j'irai après la mort ? Qui suis-je vraiment, pour moi, pour les autres ? Ce qui est pourrait-il ne pas être  ? Le réel a-t-il un sens, et l'aventure humaine aussi ? Y a-t-il une vie après la mort ? Comment sera-t-on, avec qui et y a-t-il un lieu ? Immortalité, éternité, de quoi parle-t-on ?

 La foi, c'est garder Dieu dans son répertoire d'adresses sans forcément l'appeler souvent. C'est garder une place à table pour l'inconnu de passage qui peut entrer sans être attendu. Sa chaise vide nous rappelle qu'il compte. Certains se considèrent comme des saisonniers de Dieu, ils retournent vers lui aux étapes importantes du déroulement de leur itinéraire terrestre.

 Il arrive que l'on ne trouve guère explicite la foi que des parents expriment lorsqu'ils expriment leurs raisons de demander le baptême pour leur enfant. Pourtant il nous faut percevoir dans leur démarche le signe d'une sincère confiance en Dieu. Ils montrent ainsi qu'ils lui font une place dans leur responsabilité parentale. Souvent cette décision de baptiser a été longuement réfléchie et discutée dans le couple. Rite culturel, traditionnel, familial, mais aussi engagement moral de transmettre les valeurs humaines auxquelles ils se réfèrent pour eux-mêmes, les parents viennent dire dans l'église qu'ils comptent sur la communauté des chrétiens pour faire place à leur enfant.

 L'Eglise, à travers son histoire, témoigne de comportements, d'attitudes, de choix et de convictions qui peuvent servir de références et de repères grâce auxquels chacun peut avancer sur son propre chemin. De même que la société a besoin d'écoles pour transmettre, initier, éduquer, on peut dire que baptiser un enfant, c'est souhaiter pouvoir adosser sa foi à celle d'un groupe de croyants. L'Eglise n'a pas vocation à être majoritaire numériquement, mais on peut considérer que ceux qui en bénéficient dépassent en nombre les pratiquants habituels. Un petit nombre de croyants s'occupent du feu et beaucoup viennent de temps en temps s'y éclairer et s'y réchauffer.