Rencontrer le Christ convertit nos vies…

La foi chrétienne est souvent évoquée et appréciée pour le soutien qu'elle apporte aux relations à Dieu et aux autres. Toute la Bible ne relate-t-elle pas le long apprentissage de la découverte de Dieu que fait dans son histoire le Peuple hébreu ? L'Eglise qui rassemble les baptisés n'est-elle pas elle-même très soucieuse de soutenir et de nourrir une qualité de relation conjugale, familiale, sociale, qui s'inspire de l'Esprit évangélique ?

Or, dans ce billet, sans renoncer à cette priorité donnée à la foi vécue au cœur des relations humaines, je voudrais souligner combien croire en Jésus-Christ peut changer et améliorer en chaque croyant sa personnalité. L'orgueilleux qui se croit supérieur à tous parce qu'il détient quelques capacités intellectuelles ou parce qu'il possède des biens matériels peut, dans l'expérience d'une épreuve de santé ou affective, être amené à réfléchir sur lui-même. Il peut, dans la méditation des textes de la Bible, découvrir la vanité des choses qui passent et ne durent qu'un temps. Il peut rencontrer des témoins de la foi à travers lesquels il va découvrir l'humilité et le sens profond de l'aventure humaine. "L'homme ne vit pas seulement de pains et de biens matériels fabriqués, mais aussi de la Parole de Dieu"…

La personne jalouse qui développe en elle l'envie de ce que sont et font les autres, qui a la critique acerbe, peut un jour, en contemplant le Christ lavant les pieds de ses apôtres, secourant un aveugle, guérissant un lépreux, remettant debout un paralytique, pardonnant les péchés, être touchée par la liberté et l'inoxydable bonté de Jésus. Cette conversion peut alors l'inviter et l'aider à un combat intérieur contre ses mesquineries et son agressivité instinctive.

Je pense aussi aux gens bavards qui n'écoutent un peu les autres que pour se donner des occasions de parler d'eux-mêmes. Ils n'ont de véritable intérêt que pour ce qu'ils prétendent à tout prix diffuser de leurs idées, de leurs bobos. Ils déclarent dialoguer, mais ne pratiquent que de longs monologues qui parasitent et même empêchent la parole de leurs "interlocuteurs"! Ces bavards, à l'image des vagues répétées qui envahissent les plages, peuvent un jour se heurter au silence de Dieu que l'on supplie. Dieu ne dit rien ! Parfois sa réponse est décalée. Alors le bavard peut se sentir dépouillé de la puissance supposée de sa parole. Il peut découvrir avec bonheur que le silence est une distance offerte pour permettre à l'altérité d'accomplir son œuvre et à chacun d'effectuer un chemin.

Parlons maintenant des gens à la tendance égoïste. Ils ne consacrent temps, argent et attention qu'au cercle restreint de leurs proches, famille ou réseau d'amis soigneusement écrémés. Les difficultés, les épreuves, les échecs, les misères des gens extérieurs à leur "entourage immédiat" ne les touchent pas. Aussi s'enferment-ils dans une indigence altruiste "criante" en déclarant parfois que ce qu'ils ont acquis et ce qu'ils sont devenus, ils ne le doivent qu'à leur courage, leur énergie, leurs initiatives.

Et que peut donc provoquer la foi dans la vie de ces gens "rivés à eux-mêmes" ? Ils peuvent un jour, si la grâce de Dieu les chamboule, à la faveur d'un événement de leur vie, se demander pourquoi Jésus fils de Dieu tout-puissant, créateur de l'univers, du Ciel et de la terre, a réalisé ce projet d'habiter sur terre pour partager la condition humaine et de révéler par ses choix, ses paroles, ses actes, le visage de Dieu son Père en nous disant que nous avions vocation à être ses enfants et à vivre en frères et sœurs dans l'amour inconditionnel et sans rejet de Dieu. La charité peut, un jour, déverrouiller la mâchoire de l'individualisme qui les tient prisonniers d'eux-mêmes.