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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 novembre 2018

Nos rapports à la Nature

Avant d'être un gagne-pain et l'occasion pour certains investisseurs argentés de miser sur les profits qu'ils comptent tirer de la terre, l'agriculture et l'élevage d'animaux sont des "promoteurs" et des "pourvoyeurs" de réserve de vie ! En effet, chacun le sait, sans ce monde du travail de la terre, ces laboureurs, ces semeurs et ces sarcleurs, ces moissonneurs, sans ces vachers, ces bergers, ces éleveurs, ces soigneurs, ce serait la friche à perte de vue, ce serait le désert dans les pâtures, recouvertes d'herbes sauvages. On reviendrait à la culture ancestrale dite de "la cueillette" qui consistait à se nourrir des fruits de la Nature sauvage. Recueillir ce qu'elle produisait par elle-même, sans intervention humaine, était la base de ce mode de subsistance.

Or la raison, l'intelligence, la conscience, et bien sûr le retour sur expérience, l'acquisition et la transmission de savoirs être et faire ont permis aux gens en rapport à la terre de prendre des postures élaborées, prévisionnelles, volontaires. Aussi au fil du temps, l'activité et la part de l'Humain dans ses relations avec la Nature sont devenues plus importantes. De la Nature dont il attendait les initiatives et à laquelle il acceptait de se soumettre, l'homme est passé ici ou là à la tentative d'inverser les rôles en lui imposant ses décisions, parfois brusques et agressives, jusqu'à la contrarier en son essence et ses ressorts, sa vocation et sa mission première.

Aujourd'hui le monde de la terre et des prairies, des greniers et des étables, écarte plus volontiers cette façon d'appréhender ses rapports à la Nature. S'il attend toujours le rendement et l'efficacité, la quantité et la qualité, il fait aussi très attention à ce que tel ou tel champ peut offrir, à ce que telle ou telle race de bovins ou d'ovins comporte de besoins. Le monde de la terre a intégré qu'il n'est pas seul à décider et qu'il doit compter avec le climat, le temps, l'air, le soleil et la pluie. Tout le monde sait que l'agriculture et l'élevage fonctionnent à l'image d'un orchestre qui ne réussit son concert annuel que si tous les musiciens s'accordent entre eux et au chef d'orchestre. L'agriculteur et l'éleveur sont ces chefs d'orchestre dont le rôle est de donner le ton, de faire démarrer au bon moment, de favoriser l'association harmonieuse, les enchaînements de chaque composante de l'orchestre.

Plus encore aujourd'hui qu'hier, nous découvrons que, dans ce monde souvent ressenti comme violent, individualiste et même égoïste, piégé par l'addiction à l'argent, nous sommes invités à la lucidité, à la maîtrise de nos choix et de nos conduites. Nous sommes conviés à contempler la Nature comme une alliée qui nous demande de cultiver en nous la patience et la confiance, et de rejeter de nos comportements toute cupidité et brutalité, tout emportement, pour les remplacer par un esprit de solidarité et même de fraternité. Car si l'on peut avoir avec la Nature des réflexes agressifs, on peut avoir aussi dans nos communes et même dans nos familles et avec nos proches des paroles et des attitudes blessantes et usantes !

Je nous le souhaite sincèrement, puissions-nous savoir toujours conjuguer perspicacité avisée et humilité permanente !...

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