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Les billets du Père Lucien Marguet
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15 janvier 2020

L’amour est aimé de Dieu quoi qu’il arrive…

 

Sans doute « l’alliance » vécue au sein des couples est-elle devenue, au fil du temps, des conditions et de l’évolution des cultures, plus fragile, jusqu'à parfois la rupture. Le nombre des divorces au regard des mariages contractés a augmenté d’une manière considérable ces dernières années. La séparation provisoire ou définitive est saisie comme une opportunité de sortir des incompréhensions et des oppositions surgies au cours du temps de la vie conjugale.

« On ne se comprend plus », « on ne se supporte plus ». « Aucun de nous n’accepte de faire des concessions à l’autre », « on se dispute toujours devant les enfants, ce qui n’est bon ni pour eux ni pour notre couple » ; « on ne peut que constater l’échec de notre amour qui était sincère à ses débuts »… « Alors chacun reprend sa vie de son côté, en bons termes entre nous, sans se dénigrer mutuellement »… Ces couples n’hésitent pas à parler d’un échec au regard de leur projet commun initial qui fixait comme but à leur vie de créer un foyer où l’amour présiderait à leur identité conjugale, parentale et même sociale. Ils pensaient être unis pour le meilleur et pour le pire, en faisant face ensemble aux aléas comme aux réussites de l’existence. Chacun aurait eu sa place et son rôle dans une altérité harmonieusement assurée.

Mais voilà que pour tant de raisons des grains de sable se sont glissés dans les rouages de ce beau et fragile mécanisme que l’on appelle la vie de couple. Cette dégradation est souvent passée inaperçue et n’a pas éveillé la vigilance. Cette figure du couple uni pour la vie s’est ternie. Alors qu’au départ le chemin pris côte à côte était clair et certain, il devient plus flou et moins assuré. Aux carrefours de la vie, des petits et des grands événements qui surviennent poussent à choisir chacun une direction différente. Que chacun refasse sa vie, ailleurs et autrement.

Bien sûr des reproches et des ressentiments s’expriment, mais au fond des cœurs les deux sont blessés d’avoir à constater leur échec dont la responsabilité est partagée. Qu’ils s’en sortent sans que leur confiance et leur croyance en l’amour soient détruites me semble être le premier souhait que l’on puisse leur adresser. Je parle de l’amour dans un couple, mais aussi de l’amour parental qui se traduit en énergie pour instruire, éduquer, soutenir durablement les enfants dans l’élan qui prépare leur statut d’adulte. Je veux évoquer aussi l’amour dont tout être humain a besoin pour vivre, travailler, cultiver de fraternels liens sociaux. En un mot, le plus grand danger du divorce, selon ce que je ressens, n’est pas tant l’implosion d’un couple que la perte brutale du goût et de la foi en la possibilité de l’amour humain.

Aussi, tout en souhaitant à tous les couples de fonder avec vérité, lucidité et solidité les bases et les moyens de leur vie conjugale, je ne me mêle jamais aux observateurs qui jugent et condamnent ceux qui échouent dans leur parcours. Je considère en effet plus sage et surtout bien plus évangélique de les aider et de les soutenir quand ils se relèvent et décident de commencer à reconstruire leur avenir en continuant à se ravitailler à l’Amour. Je sais et je regrette que, dans l’Eglise dont je me sens participant à part entière, beaucoup de divorcés, remariés, ne se sont jamais sentis compris, se sentant trop souvent humiliés, voire rejetés. Il me semble que la seule attitude chrétienne en ces situations douloureuses est la miséricorde divine dont la vie entière de Jésus est la belle et lumineuse illustration en notre humanité. « Celui qui aime ne meurt jamais », nous dit l’apôtre Jean.

Ce billet n’approuve ni n’encourage à l’abandon, à l’évasion, au repli sur soi… Il n’a pour but que de dire qu’il ne faut jamais renoncer à l’Amour…

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