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Les billets du Père Lucien Marguet
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10 août 2020

Pasteur avant tout…

 

En raison des dangers de diffusion de la pandémie virale et des obligations de distances et de mesures barrières pour se protéger, nombre de couples ont dû reporter d’une année la célébration de leur mariage. Aussi ont-ils décommandé la mairie, la salle réservée depuis longtemps, le traiteur et bien sûr leurs invités… Assez rapidement ils ont trouvé une nouvelle date en 2021 pour ce jour dont ils seront les « acteurs principaux ».

Cela n’a pas été si facile de fixer ce rendez-vous festif civil et religieux. Je pense à ce couple que j’accompagnais et qui venait de m’informer que leur mariage aurait lieu le 3 avril 2021. Sur le coup, je ne m’étais pas rendu compte que c’était la veille de Pâques. Or l’Eglise a pour habitude de se consacrer toute entière ce jour-là à la célébration de la résurrection du Christ. Il me revenait donc d’avertir ce couple que la cérémonie ne pouvait avoir lieu dans l’église et qu’il devait la prévoir à une date ultérieure. Ce que j’ai fait il est vrai à regret, car je pense qu’en raison des circonstances lourdes et exceptionnelles, on pouvait envisager une dérogation et faciliter ce report même sur le week-end de Pâques. Car la logique des chrétiens pratiquants habitués et fidèles ne doit pas forcément s’imposer à des couples peu informés des pratiques en cours dans l’Eglise !

A ce jour, je n’ai aucun écho de ma lettre informant ce couple que je ne pourrais célébrer leur mariage la veille de Pâques. Je crains qu’ils ne prennent notre décision comme un refus de les marier. J’avoue que si j’avais été seul pasteur à décider, j’aurais accepté de les accueillir dans l’église ce jour-là, en pensant que l’Evangile m’invitait à juger comme prioritaire leur promesse prononcée dans le cadre du sacrement par rapport au respect des règles dont se dote l’Eglise. En leur demandant de choisir un autre samedi, je ne me suis positionné qu’en référence à un aspect des « canons » de l’Eglise. Ce qui à l’évidence est restrictif dans un « discernement » et un « positionnement » pastoral dont les enjeux sont plus importants qu’il n’y parait.

Si je prends soin dans un de mes billets de m’attarder sur ce fait qui relève du quotidien auquel est confronté un prêtre, c’est que je crains toujours pour réponse une simple réaffirmation règlementaire de notre Eglise face à des situations aux différences humaines nombreuses et complexes. Le Christ ne doit-il pas demeurer notre logiciel premier pour discerner en conscience éclairée quel chemin souhaiter à celles et ceux qui s’adressent aux pasteurs pour les accompagner sur leur route ?

Une fois de plus, le récit des disciples d’Emmaüs peut nous indiquer quel comportement adopter avec des gens en quête de liberté, de vérité et d’Amour ! Je crains l’uniformité tranchante dans nos réponses et souhaite de tout cœur plus de courage et de confiance par des réponses adaptées et fondées dans l’Evangile de vie que nous confie Jésus-Christ !

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