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Les billets du Père Lucien Marguet
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10 octobre 2020

La Parole de Dieu comme nourriture

 

Ce n’est pas le recueil de livres qu’est la Bible en soi qui a accompagné tout mon itinéraire croyant, mais tout ce qu’elle nous révèle du cœur de Dieu et bien sûr tout spécialement à travers Jésus de Nazareth. Dès mes premières années pastorales qui se sont déroulées à Nouzonville et à Joigny-sur-Meuse, j’avais créé un groupe d’initiation aux textes bibliques en complément de mon ministère auprès des jeunes dans la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Il me semblait, et j’en suis toujours convaincu, qu’approfondir notre connaissance du Christ et partager en vérité notre vie étaient les deux pôles à articuler en pastorale.

Aussi quand j’entends dire, ici ou là, que des baptisés prennent l’initiative, d’eux-mêmes de se réunir, régulièrement, pour ouvrir la Bible et en attendre qu’elle éclaire et alimente leur vie séculière, cela réjouit beaucoup mon cœur de pasteur. Car à l’image d’un corps humain qui se porte d’autant mieux que ses membres sont fortifiés, l’Eglise et les chrétiens qui la composent, en se réunissant autour des livres saints comme sur la margelle d’un puits, puiseront l’eau de la source de vie divine… Quand des paroissiens m’ont fait part de leur initiative de créer, souvent sur la base d’affinités naturelles, un petit groupe d’étude et de partage biblique, non seulement je n’ai eu aucune crainte de dérive ou de dissidence, mais au contraire j’ai toujours rendu grâce à Dieu qui suscite en nombre de chrétiens le désir de le connaître et l’aimer davantage.

Je sais que certains pasteurs considèrent relever de leur mission d’exercer une certaine maîtrise sur la créativité et l’animation envisagées par des laïcs, au nom de l’unité à garder dans les communautés. J’ai au contraire souvent constaté que ces chrétiens qui se réunissent autour de la Parole de Dieu, dans le cadre d’un mouvement apostolique ou d’un groupe de prière, apportent de la vitalité aux communautés paroissiales, à l’Eglise tout entière. Il revient en particulier aux prêtres, mais aussi aux diacres et aux animateurs en responsabilité, de veiller à ce que ces cellules vivantes, loin de se replier et de s’auto-suffire, aient des occasions de « partager » avec tous les croyants leurs richesses humaines et évangéliques. Il existe tant de belles façons et d’occasions de donner la parole à ces petits groupes différents.

L’Esprit Saint est à l’œuvre dans l’âme des chercheurs de Dieu. S’il vient à chambouler nos schémas d’Eglise et nos projets pastoraux, ne sommes-nous pas tous interpellés par lui à percevoir les signes qu’il nous fait et à capter les messages qu’il nous adresse ? Car l’Eglise hiérarchique n’a pas l’exclusivité de la transcription des messages et du soutien de Dieu aux hommes. Il m’est arrivé de constater chez certains confrères une prétention à tout vouloir encadrer et maîtriser, à se réserver l’exclusivité de tout enseignement religieux et doctrinal. Un des signes de cet abus de « pouvoir » est l’inaptitude à écouter vraiment l’apport de l’expérience humaine et chrétienne des baptisés et à discerner et valoriser la contribution spirituelle de chacune et chacun, même si l’on est petit, pauvre et peu cultivé…, et tout humblement « croyant en Dieu » grâce à Jésus.

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Commentaires
G
Quelle joie! Enfin quelqu'un qui nous encourage ! Ça fait un bien fou !!!,Je doutais vraiment qu'un jour ça nous arrive .L'esprit Saint inspirerait aussi le menu fretin ?le peuple de Dieu ?le cléricalisme n'aurait pas sa place dans l'Eglise ? Que du bonheur! Voilà Vatican II qui à petits pas refait surface ! Je me sens revivre et confortée dans notre intuition !Enfin la joie après tant de non écoute,de refuffade,enfin une légitimité !!Mon coeur est dans l'action de grâce ...
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