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Les billets du Père Lucien Marguet
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5 février 2021

5ème dimanche du temps ordinaire (Année B)

7 février 2021

Job 7 1-4-6-7 - 1ère Corinthiens 9 16-19-22-23 - Marc 1 29-39

 

Chaque année, le premier dimanche de février est consacré à réfléchir et prier pour la santé, et plus précisément pour celles et ceux qui prennent soin de notre santé : depuis les soins en famille jusqu’à tous les soignants, les chercheurs de médicaments et de vaccins du monde entier. Or Jésus a été un grand guérisseur prenant soin des gens malades physiquement ou moralement au cours de ses périples palestiniens. Car, si Jésus avait des capacités de guérir, il avait d’abord un grand cœur plein de compassion. Les textes bibliques d’aujourd’hui nous font part de ces souffrances humaines qui accompagnent depuis ses commencements l’aventure humaine.

Au début de cette messe, nous demandons pardon à Dieu pour toutes nos démissions et nos omissions, nos réticences et nos résistances devant les souffrances des autres…

 

* * *

 

Le personnage de Job figure le mal et le malheur, toutes les formes de souffrance que l'on peut avoir à endurer dans une vie humaine. Il possédait des troupeaux, qui seront décimés. Il avait des enfants : ceux-ci périssent écrasés sous un toit. Sa femme le quitte et lui est atteint de la lèpre. Alors il craque et dit : "Vraiment, la vie de l'homme est une corvée… Je ne compte que des nuits de souffrance… Je suis envahi de cauchemars jusqu'à l'aube… Mes yeux ne verront plus le bonheur"…Job est anéanti.

Des Job, nous en croisons sans doute autour de nous, confrontés à toutes sortes de malheurs physiques, moraux, spirituels…, à des maladies graves, accidents, handicaps définitifs, couples qui se disloquent, drogue, alcool, suicide, perte d'emploi, chômage durable… Tout ce qui peut survenir dans le cours d'une vie a de quoi décourager et déprimer. Job, lui, se reprendra et continuera sa route. Il s'en remettra à Dieu.

Quant à l'évangile que nous venons d'entendre, il nous décrit Jésus comme un guérisseur : "La belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. On parla à Jésus de la malade". Notez l'importance de l'entourage qui fait le lien entre les souffrants et les soignants. "J'étais malade et vous m'avez visité", dira Jésus dans l'évangile du Jugement Dernier rapporté par Matthieu. "Jésus s'approcha, la saisit par la main et la fit lever". L'importance de s'approcher, du contact physique et verbal entre ceux qui sont couchés et ceux qui sont debout et entraînent le malade à se lever. "La fièvre la quitta"… Et à ce moment, la belle-mère de Pierre, rétablie, les servait, chacun rend le service qu'il peut, à son tour.

"Ce jour-là, Jésus guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies et il expulsa beaucoup de démons". Nous voilà déjà bien assurés que Dieu n'est pas à l'origine des maux qui peuvent entraver notre vie. Puisque dans les évangiles on voit constamment Jésus, fils de Dieu, lutter contre tout ce qui génère du mal, du malheur et des blessures. Aussi l'attitude de Jésus est-elle en permanence un appel à lutter et nous liguer pour la vie, la nôtre et celle des autres. N'allons donc pas chercher une quelconque punition de la part de Dieu dans les maladies et les malheurs qui peuvent nous arriver à certains moments de notre vie. Le mal peut avoir des causes identifiées, parfois les causes en sont multiples et parfois encore elles sont le fait du hasard et de la malchance. Une addiction à l'alcool, à la drogue, augmente les risques de maladie. Des facteurs héréditaires peuvent accentuer les probabilités. Mais il y a aussi des malheurs qui surviennent sans causes déterminées.

La pandémie virale mondiale a conduit nombre de gens atteints par la maladie dans les hôpitaux et sollicité les soins compétents des soignants. Elle a généré la peur et l’anxiété dans le cœur des proches. Elle a fait obligation aux citoyens des pays de respecter les règles édictées par les autorités civiles afin de se protéger et de lutter collectivement et solidairement contre la propagation du virus. N’allons pas accuser Dieu d’être l’auteur de ce virus et de ne pas l’avoir miraculeusement anéanti lui-même puisqu’Il est tout-puissant !

Tout cela pour redire combien l'attitude chrétienne face à toute souffrance est de se battre contre elle avec le soutien des soignants et des proches, des amis. En même temps, il est vrai aussi de reconnaître qu'une épreuve familiale ou de santé transforme souvent les mentalités. Une personne autoritaire peut devenir plus conciliante. Une personne accro des biens matériels et de l'argent peut découvrir la futilité de cet attachement et souhaiter se recentrer sur les valeurs humaines durables et essentielles. On a vu un papa passer plus de temps en famille, un couple fréquenter plus assidument la messe dominicale, un jeune sorti d'une très grave maladie développer une vraie amitié avec le Christ. Un chemin de souffrance peut conduire certains à plus d’humanité et de fraternité.

Oui ! Je le dis comme je le crois, la chance d'être chrétien, c'est de pouvoir déposer tout ce qui nous arrive dans notre existence de bien et de mal dans le cœur de Dieu notre Père. C'est d'ailleurs ce que fait Jésus chaque jour où il enseigne les foules et guérit les malades. "Jésus sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait", nous a dit saint Marc dans le passage d'Evangile que nous venons de lire. En visitant les malades chez eux, dans les cliniques ou hôpitaux, en allant au pied de leur lit pour les écouter et témoigner d'une présence, en leur portant la communion qui leur permet d'être en relation intime avec Jésus, les membres des aumôneries des hôpitaux de Sedan, de Reims, de Rethel, de Charleville, ceux du Service Evangélique des Malades font aujourd'hui ce que faisait Jésus en son temps. Ils manifestent l'amour et la miséricorde du Dieu de vie, sa confiance et sa Paix.

Et chacun(e) dans sa propre famille, dans son quartier et son village, peut accomplir ce que Jésus recommande dans la longue liste du jugement dernier : « J’étais malade et vous m’avez visité. » Car le malade que l’on prend le temps d’aller voir, c’est Jésus que l’on visite…

 

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