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Les billets du Père Lucien Marguet
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12 février 2021

Confinement et carême…

 

Cette pandémie tenace qui sévit depuis des mois oblige les autorités civiles qui nous gouvernent à prendre des mesures pour nous protéger de ce coronavirus et des dégâts qu'il génère sur son passage. Le confinement total est de ces moyens efficaces pour freiner voire stopper la diffusion incontrôlée du virus. Nombre de pays ont eu recours à cette obligation de retrait et d’éloignement physique.

Or ce temps d'arrêt non choisi et ces attitudes imposées en rupture avec les habitudes de convivialité et de proximité peuvent aussi être transformés en période qui nous donne l'occasion de réfléchir et d'approfondir ce que nous vivons d'essentiel dans nos vies. Bien sûr les conditions dans lesquelles chaque personne et chaque famille évoluent sont souvent très diverses et différentes, et même inégalitaires. Pourtant j’ose, dans ce billet, proposer que l'obligation de confinement puisse pour les chrétiens correspondre aussi au choix d'envisager le carême, en référence à ces 40 jours que Jésus est allé passer au désert juste avant de commencer ses années de vie publique et missionnaire. Au cours de ce temps de retraite Jésus jeûna, médita, pria. Il eut faim. Il fut tenté de renoncer à servir et harcelé pour se faire servir. Il fut tenté de régner par le pouvoir, le savoir et les avoirs. Mais il ne succomba pas aux divers pièges tendus par le tentateur en réaffirmant son accord avec Dieu son Père, et en paraphant la feuille de route qu'il allait parcourir.

Peut-être en effet que cette longue pandémie mondiale aura permis à nombre de peuples et de gens de prendre du recul face à des choix et des modes de pensée et de vie artificiels et factices dans lesquels l'homme se prend pour Dieu et le prochain ne compte pour rien. Ayant expérimenté nos limites et nos faiblesses, notre finitude, notre incapacité à prévoir notre avenir, dépouillés de nos prétentions à planifier nos activités, nous aurons peut-être redécouvert notre dépendance et le goût de se dessaisir dans l'obéissance à Dieu et aux réalités de nos existences. Alors nous pourrons dire, à la suite de Jésus, libre et obéissant : « Ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne. »

Alors que toute obligation et en particulier le confinement peuvent être ressentis comme des privations de liberté et de dignité, voilà que séjourner au désert en présence du Christ peut devenir une chance d’amélioration, peut-être de guérison, de pardon et de réconciliation avec nous-mêmes et avec d'autres. Alors que ce temps implique la distance et l’éloignement, il nous permettra sans doute de nous ressentir reliés et même alliés par la pensée et la prière, à l'image de ces réseaux souterrains qui associent la nappe phréatique aux sources qui jaillissent et offrent en abondance l'eau fraîche et pure qu’ils transportent. Les croyants ne peuvent partager que ce qu'ils ont eux-mêmes reçu.

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