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Les billets du Père Lucien Marguet
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15 mai 2021

Jésus est ressuscité : il est vivant…

 

Les plus proches de Jésus eux-mêmes avaient fini par se convaincre que tout ce qu'ils avaient espéré de sa part avait été détruit par son jugement, sa condamnation et sa crucifixion. Avoir suivi Jésus avait été une belle aventure qui s'était terminée par un échec sans retour et sans suite. Leur déception était amère et profonde. Ils n’étaient plus du tout enclins à adhérer à des faux espoirs…

Or la nouvelle que Jésus mis au tombeau a été ressenti comme vainqueur de la mort et toujours vivant, certes autrement, se répand parmi les proches de Jésus à qui il est "apparu". Plusieurs indices solides et convergents accréditent cette nouvelle inédite que Jésus "demeure vivant". Les juifs croyaient en une résurrection des morts, mais seulement à la fin des temps. Ils n'avaient plus assez d'énergie pour inventer un retournement tel que ce que représente la Résurrection du Christ.

C'est parce que cette conviction que Jésus est vivant s’impose à eux que les récits d'apparition décrivent Jésus avec des détails concrets supposés apporter des preuves que Jésus est toujours réellement présent, certes sous un mode différent. Cela veut dire que si le corps du Nazaréen est mort, la chair de tout ce qu'il a été et a apporté par ses choix, ses paroles, ses actes, ses comportements, est plus que jamais d'actualité. Cela veut dire que Jésus ressuscité n'est plus seulement au milieu ni à côté, mais qu’il peut habiter le cœur de chacun(e) des croyant(e)s en Lui. Un des indices majeurs qu'il s'est passé quelque chose d'essentiel, tel une inversion, une nouveauté imprévue et improbable, est que cette conviction que le Christ demeure vivant a gagné et non perdu, qu’elle va transformer radicalement les convictions, le ressenti et les implications personnelles et collectives des proches de Jésus dans un premier temps abasourdis et désemparés.

Pierre va libérer toutes les ressources de son énergie enfouie. Il n'y aura plus trace de sa culpabilité d'avoir renié Jésus  par trois fois. Paul le persécuteur des chrétiens va se mettre tout entier au service de la cause des disciples chrétiens. Et l’on sait tous les risques et les ennuis que ce choix lui a fait courir jusqu'à finir sa vie terrestre à la façon du Maître. Paul dira que le Ressuscité s'est emparé de lui, l’a fait sien : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi". En ressuscitant Jésus, Dieu lui donne la victoire sur la mort. Du coup il approuve et ratifie l'itinéraire terrestre et humain de Jésus qui n'a jamais sélectionné dans ce qui lui est arrivé ce qui était "convenable" ou non respectable pour le Fils de Dieu.

Certains d'entre nous trouvent inconcevable et même choquant que le Père ne soit pas intervenu pour éviter à Jésus de tels outrages et souffrances physiques et morales, dans les événements qui ont jalonné sa Passion et sa crucifixion. Mais peut-on imaginer que Dieu puisse envisager de soustraire Jésus à ce qu'il a subi, la mort elle-même, alors qu’Il lui avait confié cette mission de tracer une nouvelle vie que sa Résurrection inaugure et que désormais toute l'humanité peut emprunter ? Saül avait bien compris, lui, cette démarche divine qui consiste à se faire pleinement homme en Jésus, car c'est ainsi que la victoire de Jésus sur la mort nous sauve nous-mêmes de l'anéantissement et nous ouvre à un épanouissement, à une véritable naissance dans la vie éternelle, c’est-à-dire illimitée, desserrée, désincarnée de ce qui l’encadre, le temps l’espace, les faiblesses, les erreurs, les péchés…

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